Les rebelles ont multiplié ces dernières semaines les attaques en mer Rouge –perturbant le trafic mondial– contre des navires commerciaux qu’ils estiment liés à Israël, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza, où Israël livre une guerre au mouvement islamiste palestinien Hamas.
Les Etats-Unis, qui ont mis en place une force internationale pour sécuriser cette zone cruciale pour le commerce mondial, ont mené ces derniers jours des frappes aériennes contre des positions des Houthis au Yémen, pays en guerre depuis 2014.
Le gouvernement yéménite a perdu à partir de 2014 le contrôle de vastes territoires dont la capitale Sanaa au profit des rebelles et reçoit depuis 2015 le soutien d’une coalition menée par l’Arabie saoudite pour combattre les insurgés.
Mais pour Aidarous al-Zoubaïdi, vice-président du Conseil présidentiel, les opérations de cette coalition, qui mène aussi des frappes aériennes, ont été « insuffisantes » pour défaire les Houthis.
Les forces terrestres, qui « appartiennent au gouvernement légitime » yéménite, doivent « être aidées », a-t-il dit à l’AFP lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, arguant que « des frappes (aériennes) sans opérations terrestres sont inutiles ».
Dans une réponse écrite à une question, M. Zoubaïdi a souligné la nécessité d’une aide militaire étrangère qui se concentre sur l’échange de renseignements, l’entraînement et l’équipement des forces gouvernementales.
« Une telle approche permettrait aux forces locales (…) de se joindre aux efforts des Occidentaux qui mènent des frappes aériennes » contre les Houthis, a-t-il ajouté.
« C’est une discussion que nous voulons avoir avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni » qui a participé à des frappes contre les rebelles yéménites, a-t-il dit.
Le Conseil présidentiel a été mis en place en 2022 après que le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, a remis ses pleins pouvoirs à cette instance, basée à Aden, la grande ville du Sud.
Ahmed al-Saleh, le conseiller spécial du conseil présidentiel, a également estimé que les frappes aériennes « n’étaient pas décisives dans la bataille contre les Houthis ».
Il a souligné l’importance pour les Etats-Unis de « soutenir le gouvernement légitime yéménite et ses forces terrestres et de garantir une coordination totale » dans la lutte contre les rebelles.
Les Houthis et le gouvernement yéménite s’étaient engagés fin décembre à respecter un nouveau cessez-le-feu et accepté l’ouverture d’un processus de paix pour mettre fin au conflit.