Mené à quelques jours de Noël, ce coup de filet, coordonné par Europol, a également permis la découverte de six tonnes de civelles ramassées illégalement, précisent ces sources, qui estiment la valeur de l’ensemble de cette marchandise à 10 millions d’euros sur le marché noir.
Les « organisations criminelles » impliquées dans ce trafic travaillaient majoritairement avec des ramasseurs de coquillages « originaires de pays asiatiques », qui vendaient les mollusques à « un euro le kilo seulement », assure Europol dans un communiqué.
« Les mollusques saisis provenaient de zones de pêche interdites en raison de concentrations élevées de polluants », susceptibles de « provoquer des intoxications alimentaires » et pouvant entraîner « des maladies graves, comme l’hépatite », précise la Garde civile espagnole dans un autre communiqué.
Selon Europol, ces organisations pêchaient principalement des palourdes japonaises, très appréciées des consommateurs notamment durant les fêtes de Noël, et dont la documentation était falsifiée afin de les présenter comme « aptes à la consommation humaine ».
« La grande majorité des palourdes venait de l’estuaire du Tage », un fleuve qui traverse l’Espagne et le Portugal avant de se jeter dans l’océan Atlantique, a précisé à l’AFP le lieutenant-colonel Ricardo Alves, chef de la division de Protection de la nature et de l’environnement de la gendarmerie portugaise.
« Les chefs du réseau sont de nationalité portugaise », a-t-il ajouté.
Parmi les 62 personnes interpellées, huit l’ont été au Portugal, selon lui. Dix-neuf autres ont été arrêtées en Espagne, où se trouvent « la majorité des entreprises destinataires » de ce trafic, précise dans son communiqué la Garde civile espagnole.
Selon elle, les mollusques potentiellement contaminés étaient « vendus directement aux établissements hôteliers », sans aucun « processus de purification », ce qui permettait de « réduire les coûts » et d' »obtenir des bénéfices plus importants ».
Dans leurs communiqués, les autorités précisent que l’enquête visant les organisations impliquées dans ce trafic a été étendue à de possibles faits de « trafic d’êtres humains » et « d’exploitation par le travail ».