« Tête de réseau, revendeurs et clients » ont été interpellés après une vaste opération judiciaire menée lundi, a indiqué dans un communiqué Olivier Clémençon, le procureur de Saint-Pierre.
Les revendeurs ont ensuite été déférés devant la justice et « condamnés à deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis », avec interdiction de se déplacer à l’étranger sans autorisation du juge, ainsi qu’à des peines d’amende allant jusqu’à 14.000 euros.
Aucun détail n’a été communiqué sur le nombre de suspects arrêtés.
C’est l’interpellation, en novembre 2022, d’un passager en provenance de l’île Maurice qui « a permis de faire cesser (ce) trafic », note le magistrat.
Plus de 1.100 serins du Mozambique avaient été découverts dans les bagages en soute de ce passager, entassés dans des tubes en PVC et des cages de fortune.
« Ces conditions de transport ont imputé des souffrances aux animaux et causé la mort de 10% d’entre eux », souligne Olivier Clémençon.
Le serin ne fait pas partie de l’avifaune réunionnaise et son importation sur l’île est interdite. Durant leurs investigations, les enquêteurs ont découvert que les serins étaient achetés entre un et dix euros et revendus à La Réunion par bouche-à-oreille entre 80 et 120 euros l’oiseau.
Les sanctions pénales pour le trafic d’espèces protégées ont été renforcées en 2016 en France, avec des peines maximales encourues de trois ans de prison, sept pour du trafic en bande organisée. Mais les condamnations à de la prison restent rares, regrettent les associations.
En octobre, un réseau international de chardonnerets élégants a été démantelé en région parisienne où des dizaines d’oiseaux de cette espèce prisée pour son plumage et son chant mélodieux mais menacée de disparition avaient été découverts.