Diana Toebbe, 46 ans, a reconnu avoir fait le guet quand son mari, Jonathan, déposait dans des lieux convenus à l’avance des documents classés secret-défense sur la technologie des sous-marins américains à propulsion nucléaire, selon le ministère de la Justice.
Jonathan Toebbe, 43 ans, avait déjà plaidé coupable lundi devant un juge fédéral en échange d’un peine de prison comprise entre 12 ans et demi et 17 ans et demi.
Mais Diana, enseignante dans une école privée, avait jusqu’à vendredi maintenu son innocence. Avec cet accord de plaider-coupable, elle encourt un maximum de trois ans de prison.
L’affaire rocambolesque avait été révélée en octobre 2021 avec l’arrestation du couple, accusé d’avoir cherché à vendre des informations à une puissance étrangère non-identifiée. Les documents judiciaires laissent simplement entendre qu’il s’agit d’un allié des Etats-Unis non-anglophone.
Jonathan Toebbe travaillait depuis 2012 à la conception des réacteurs de sous-marins de la classe Virginia, la dernière génération des submersibles d’attaque de la flotte américaine.
En avril 2020, il avait adressé un colis à un pays tiers avec de premiers documents et des instructions pour établir un contact, promettant de livrer « des informations de grande valeur ».
Le colis était parvenu en décembre 2020 à l’attaché de la police fédérale américaine dans ce pays non-identifié. Un enquêteur du FBI, sous couverture, avait alors établi le contact avec l’ingénieur en se faisant passer pour un représentant de ce pays qui a coopéré avec la justice américaine.
Jonathan Toebbe avait reçu entre juin et août 2021 des paiements en cryptomonnaies pour 100.000 dollars, en échange d’informations confidentielles de la marine.
Ces données étaient contenues dans des cartes SD cryptées, déposées par le couple dans des « boîtes aux lettres » et dissimulées dans un sandwich au beurre de cacahuètes, un paquet de chewing-gum ou un emballage de pansement.
Outre les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France et l’Inde possèdent une flotte de navires à propulsion nucléaire.
Les sous-marins à propulsion nucléaire américains ont été au centre d’une grave crise diplomatique en septembre 2021, quand l’Australie a annulé un mégacontrat avec la France pour annoncer un partenariat stratégique avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni.