Les tensions entre la Turquie et la Grèce se sont encore aggravées lorsqu’Ankara a envoyé lundi le navire Oruç Reis explorer une zone au large de l’île grecque de Kastellorizo.
Plusieurs bâtiments de guerre turcs accompagnaient l’Oruç Reis. La Grèce a répondu en envoyant ses propres bateaux de guerre dans la zone pour surveiller les activités turques.
Dans un discours devant les membres de son parti, M. Erdogan a semblé suggérer que l’Oruç Reis avait été attaqué pendant son expédition et que la Turquie avait répliqué.
« Nous leur avons dit +Ne pensez même pas à attaquer l’Oruç Reis, vous payerez le prix fort si vous attaquez notre Oruç Reis+. Et ils ont eu la première réponse aujourd’hui », a déclaré le président turc.
Il n’a fourni aucun détail et est immédiatement passé à un autre sujet.
A Athènes, le ministère grec de la Défense a nié avoir attaqué le bateau turc. « Aucun incident ne s’est produit », a affirmé un gradé de haut rang à l’AFP.
Plus tôt dans la journée, M. Erdogan s’était entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Charles Michel pour tenter d’apaiser les tensions.
« Il a plaidé pour une solution des problèmes dans le cadre du droit international et des principes de dialogue et d’équité », selon la présidence turque.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit des pays riverains et renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, tous deux membres de l’Otan mais en désaccord sur les délimitations de leurs frontières maritimes.
L’UE a observé ces tensions avec inquiétude, appelant la Turquie à cesser ses activités d’exploration.
Les liens entre la France et la Turquie se sont également dégradés depuis un incident naval en juin, lorsque Paris a accusé la marine turque d’avoir été « extrêmement agressive » envers un navire militaire français.
Le gouvernement français a annoncé jeudi qu’il allait « temporairement » renforcer sa présence militaire en Méditerranée orientale.