« La simple reconduction d’un budget 2024 signifie une perte sèche de 3,3 milliards d’euros pour les armées », et un budget militaire qui « n’atteindrait pas 50 milliards d’euros l’année prochaine », a-t-il déclaré dans une interview publiée sur le site du quotidien Le Parisien.
Il existe en particulier un risque de « décalage » pour lancer le porte-avions nouvelle génération (Pang), destiné à succéder au Charles-de-Gaulle. Et « si on retarde la commande du Pang, on pourrait se retrouver avec un certain nombre d’années sans porte-avions », a-t-il estimé.
M. Lecornu a également déclaré craindre « un choc de confiance » qui affecterait l’industrie de défense.
« On parle d’économie de guerre depuis deux ans, on demande à ces entreprises de produire plus vite, de faire confiance en notre réarmement. Et là, on va leur dire qu’il n’y aura peut-être pas le budget prévu pour l’année prochaine ? », s’est-il interrogé.
Parmi les autres retards induits, Sébastien Lecornu a évoqué l’impossibilité d’ouvrir les 700 nouveaux postes prévus, « essentiellement dans les métiers du numérique, du cyber et du renseignement, notamment à la DGSE » (sécurité extérieure).
Il a enfin relevé que l’aide à l’Ukraine face à la Russie pourrait être impactée. Une partie de celle-ci vient de « la cession des vieux matériels de l’armée française, avec un remplacement par du matériel nouveau, grâce justement aux marges budgétaires nouvelles », a-t-il fait valoir.
« Par définition, si on a un ralentissement des commandes de nouveaux matériels, on aura un ralentissement des livraisons à l’Ukraine ».