« Les chambres à air du canot étaient déjà dégonflées », a souligné l’ONG sur les réseaux sociaux, en racontant que les migrants avaient été transférés dans l’urgence sur des bateaux pneumatiques pour rejoindre son tout nouveau navire de secours, l’Eleonore.
« Un bateau militaire des garde-côtes libyens s’est approché à pleine vitesse et a menacé l’équipage », avant de s’éloigner, écrit l’ONG, dont le nouveau bateau fait vingt mètre de long et navigue sous pavillon allemand.
Lifeline, un bateau sous pavillon néerlandais de la même organisation humanitaire, avait été placé sous séquestre en juin dernier à Malte où il avait accosté avec plus de 230 migrants à son bord.
Le capitaine de ce navire, Claus-Peter Reisch avait été accusé par les autorités maltaises et italiennes d’avoir enfreint les règles en refusant notamment de se plier aux ordres des garde-côtes libyens. Il a été condamné à une forte amende pour des irrégularités concernant l’immatriculation du bateau, mais a fait appel de la décision. Le même capitaine est aux commandes de l’Eleonore.
Les forces armées de Malte ont pour leur part annoncé avoir sauvé lundi un groupe de 73 migrants dérivant sur un bateau pneumatique dans sa zone de recherche et de secours. Ils ont été transférés sur un patrouilleur maltais et emmenés à Malte.
Jeudi, un autre navire, le MareJonio, opéré par le collectif italien de gauche Mediterranea, a également pris la mer en direction de la Libye. Le MareJonio avait été mis sous séquestre en mai en vertu de la législation anti-migrants du ministre de l’Intérieur sortant de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini, puis libéré en août.
Un accord européen de répartition avait autorisé vendredi le débarquement des 356 personnes secourues à bord de l’Ocean Viking, au grand soulagement des ONG SOS Méditerranée et MSF qui commençaient à manquer de vivres après deux semaines en mer.