« Les pouvoirs publics avaient demandé à cet hôtelier d’accueillir les réfugiés en lui disant qu’il serait dédommagé mais il n’a pas touché un sou depuis trois mois », a affirmé à l’AFP Christos Piperagas, membre d’une association de soutien au migrants à La Canée, où est basé l’hôtel en question.
C’est dans cette ville très touristique de l’ouest de la Crète que 150 Syriens interceptés dans un bateau entre la Crète et Malte en avril dernier ont été débarqués.
La solution temporaire de cet hôtel familial d’une trentaine de chambres avaient été trouvée. Certains Syriens ont depuis quitté l’établissement mais il resterait encore « 100 à 120 » réfugiés, selon M. Piperagas.
Invoquant la responsabilité de l’Etat, le sous-préfet élu de La Canée, Apostolos Voulgarakis, a confirmé à l’AFP que l’hôtelier n’avait touché aucune indemnisation.
Il a déploré que la situation se prolonge du fait du refus des réfugiés syriens de déposer une demande d’asile en Grèce.
« La Grèce n’était pas leur destination finale et ils ne souhaitent pas y demander l’asile », selon M. Piperagas.
Si les demandes d’asile en Grèce des Syriens fuyant la guerre obtiennent souvent des réponses positives, « la procédure est longue et durant les mois d’attente, la Grèce n’est pas en mesure de proposer des hébergements aux candidats à l’asile qui ne peuvent pas non plus travailler », a expliqué à l’AFP Spyros Koulocheris, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.
Il affirme également que la nouvelle procédure de demande d’asile mise en place par la Grèce il y a un an, et qui a amélioré le taux de d’octroi du statut de réfugiés, souffre encore de lourdeurs bureaucratiques qui empêchent la délivrance de papiers donnant droit aux réfugiés de se déplacer dans l’espace européen.
« Les autorités ont demandé à l’hôtelier de cesser de prendre en charge les familles », dénonce Christos Piperagas qui s’inquiète de l’avenir après l’impasse, vendredi, d’une réunion des pouvoirs publics et des organisations humanitaires à La Canée.
Comme en Italie, les côtes grecques enregistrent depuis le début de l’été une hausse des arrivées de migrants par la mer. Récemment, plusieurs ont même été secourus par des touristes naviguant dans les îles grecques.