Ils étaient agglutinés sur une embarcation en bois d’une dizaine de mètres, à la dérive. Deux moteurs bricolés pour traverser la Méditerranée, ne fonctionnaient pas.
Vers midi, sous un grand soleil, « 51 personnes dont une femme et cinq mineurs » ont été accueillies à bord de l’Ocean Viking, selon l’ONG SOS Méditerranée, l' »association civile et européenne » de sauvetage qui affrète le bateau humanitaire, sur lequel un journaliste de l’AFP est embarqué.
L’opération a commencé dans les eaux maltaises et le bateau, à bord duquel figuraient essentiellement des Pakistanais (31) et des Erythréens (11), a finalement été secouru à 16 milles nautiques de Lampedusa (une trentaine de kilomètres).
« L’opération a eu lieu à la croisée des zones de recherche et de sauvetage maltaise et italienne. Nous allons donc demander un lieu de débarquement sûr aux autorités de ces deux pays », explique l’ONG.
Après trois mois d’inactivité sur son port d’attache de Marseille, dans le sud-est de la France, pour cause de coronavirus, l’Ocean Viking a repris ses opérations lundi sur fond d’explosion des traversées ces derniers mois.
Il se dirigeait vers le large des côtes libyennes quand une première alerte est tombée vers 6H30, via l’association Alarm Phone (numéro d’urgence pour les situations de détresse en Méditerranée).
Le navire a donc dévié de sa trajectoire pour faire route vers Lampedusa, où un premier bateau en bois lui avait été signalé, avec entre 30 et 40 personnes à bord. Mais à son arrivée au large des eaux italiennes, ces personnes avaient déjà été prises en charge par les garde-côtes italiens.
C’est là alors que l’équipe a repéré la deuxième embarcation, à laquelle elle a porté secours.
Plusieurs embarcations sont arrivées en quelques heures seulement à Lampedusa, rapporte par ailleurs l’agence de presse italienne Agi.
A bord du navire, la cinquantaine de migrants se sont vu d’emblée relever leur température et remettre des masques chirurgicaux, avant une présentation du strict protocole Covid-19 mis en place par SOS Méditerranée. Une personne souffrant de fièvre a été placée à l’isolement, par précaution, en attente de vérification.
Plusieurs zones d’isolement sont prévues sur l’Ocean Viking si des cas de coronavirus étaient avérés.
A la suite de la découverte cette semaine de plusieurs cas positifs de Covid-19 parmi les migrants secourus par le Sea-Watch 3, l’Italie, où les débarquements reprennent progressivement, a elle-même rappelé son protocole. Tous les migrants sont soumis à une quatorzaine dans un centre dédié ou à bord d’un autre navire, comme c’est le cas pour les migrants du Sea-Watch 3, transférés sur un ferry amarré à Porto Empedocle (Sicile).