« C’est une première », s’est félicité le maire de Plouvien, Christian Calvez, interrogé par l’AFP. « Je ne veux pas donner l’impression qu’on veut s’exonérer de la loi Littoral », a-t-il cependant souligné. « On veut juste éviter les effets pervers de cette loi dans une commune qui est très peu littorale. »
Un décret de 1852 classe l’aber Benoît, sorte de fjord long de huit kilomètres, serpentant au milieu des champs et de paysages boisés, parmi les mers et océans. Son extrémité, là où la marée s’arrête, se situe sur la commune de Plouvien.
De ce fait, un arrêt du Conseil d’État, qui rappelle que Plouvien est « une commune riveraine des mers et océans », a annulé en 2012 le permis de construire du parc de huit éoliennes situé sur la commune de 3.800 habitants.
En outre, du fait de cette loi du 3 janvier 1986, l’usine agroalimentaire de la commune, la Siil (Société industrielle laitière du Léon), ne parvenait pas à obtenir les autorisations nécessaires à la construction d’une chaufferie biomasse et d’une tour de séchage, qui lui auraient permis de créer une cinquantaine d’emplois.
« Les gens sont plutôt contents », a souligné Christian Calvez, se disant « soulagé » et satisfait de cet arrêté, tout en restant persuadé que cela ne créera pas de précédent. « C’est vraiment une situation exceptionnelle, unique, qui ne peut pas prospérer ailleurs », a-t-il assuré.
Au total, ce sont quelque 19 hectares de terrains longeant l’aber Benoît et appartenant à la commune de Plouvien qui seront cédés à la commune voisine de Tréglonou, selon cet arrêté préfectoral qui prendra effet, très officiellement… le 1er avril.