Le milieu de la période de l’Ordovicien a été marquée par l’explosion spectaculaire de la diversité des organismes marins. L’événement est appelé « Grande biodiversification ordovicienne » (GOBE).
Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ce phénomène, notamment celle d’un bombardement intense de la Terre par des météorites à la même période.
Mais une équipe de chercheurs de Suède et du Danemark a établi que le bombardement de corps rocheux venu du ciel avait commencé il y 468 millions d’années « seulement ». Soit au moins deux millions d’années plus tard que le début de la Grande biodiversification ordovicienne.
Les scientifiques sont parvenus à ce constat en datant avec des techniques modernes des grains d’un minéral, le zircon, provenant de la couche de sédiments contenant des météorites. Leur étude est publiée dans Nature Communications.
« Nos travaux balaient le +mythe moderne+ selon lequel la Grande biodiversification ordovicienne a démarré à cause de ce bombardement de météorites. Ils nous ramènent sur Terre au sens propre comme au figuré! », a déclaré à l’AFP Anders Lindskog, chercheur au département de géologie de l’université de Lund (Suède).
La biodiversification ordovicienne est survenue environ 70 millions d’années après la grande explosion de vie sur Terre pendant la période du Cambrien, il y a environ 540 millions d’années.
Reste à savoir ce qui a pu provoquer cet essor remarquable de la vie marine il y a 471 millions d’années.
« Il est raisonnable de penser que le très haut niveau de la mer qui a prévalu pendant l’Ordovicien a grandement contribué au développement de la biodiversité », dit Anders Lindskog.
Un changement climatique global pourrait aussi expliquer l’explosion de la diversité marine à cette période. Au début de l’Ordovicien, la température des eaux était trop élevée (environ 45 degrés Celsius) pour permettre le développement d’organismes vivants complexes.
Mais il y a eu ensuite un refroidissement progressif de la température des océans qui est devenue comparable à celle des eaux équatoriales actuelles, selon une étude de chercheurs français (CNRS, ENS Lyon) et australiens, parue en 2008 dans la revue Science.