« Le photovoltaïque offshore a énormément de potentiel puisque nous pouvons déployer des gigafermes, plus compétitives et moins onéreuses que le solaire sur terre ou l’éolien », a expliqué vendredi Armand Thiberge, président et cofondateur de l’entreprise Solarinblue, également fondateur de Sendinblue.
« À Sète, nous occuperons une zone » qui correspondait à « l’ancien poste de déchargement des hydrocarbures en mer », a-t-il ajouté, soulignant que cette installation avait été largement facilitée par la région Occitanie.
Implantée à 1,5 km de la digue, chaque unité est composée d’une structure d’acier soutenant des modules photovoltaïques à trois mètres et demi de hauteur au-dessus de la surface de l’eau, capable de suivre le soleil grâce à un vérin électrique.
Cette structure repose sur des flotteurs, tandis que l’ensemble de la ferme est arrimé au fond de l’eau par quatre points d’ancrage.
À la différence des panneaux photovoltaïques flottants sur les lacs, déjà existants en France, « nos structures peuvent résister à des houles de 10 mètres de creux et des vents de 200 km/h », a ajouté Armand Thiberge.
Après ces deux premières unités, le reste de la ferme sera petit à petit mis à l’eau pour atteindre une surface de 0,5 hectare d’ici la fin de l’année, avec un objectif de production de 300 kilowatts d’ici 2024.
Une production électrique destinée à alimenter, par un câble sous-marin, les infrastructures du port, notamment une usine de poissons, et les ferrys en transit.
« En France, le scénario maximisé de RTE est de 200 GW de solaire à installer d’ici 2050 », a rappelé M. Thiberge.
« Nous n’atteindrons pas cet objectif si nous n’investissons pas les façades de la mer », a précisé le directeur régional de l’ADEME, Camille Fabre.
Le coût total du projet s’élève à 2,5 millions d’euros, dont la moitié est abondée par des financements publics (ADEME et association Evolen).
Les conclusions d’une étude d’impact environnemental menée en amont du projet indiquent que « les espèces marines présentes sur le site seront peu impactées » et précisent que « le risque de dérangement [des oiseaux] peut être considéré comme faible ».
À l’avenir, ces gigafermes pourraient cohabiter avec les fermes éoliennes offshore. « Une colocation serait pertinente, ne serait-ce que pour mutualiser les coûts du câble de transport de la production d’électricité », selon M. Thiberge.