A l’Assemblée nationale, début février, « le secrétaire d’Etat à la pêche Alain Vidalies et des parlementaires ont avancé des chiffres formidablement optimistes »: environ 70% des espèces seraient pêchées de manière durable, écrit l’ONG dans un communiqué.
« Si telle était la réalité de l’exploitation des ressources marines, il y aurait en effet matière à se réjouir du redressement spectaculaire de la situation européenne », poursuit Bloom.
Mais après avoir analysé les avis du Conseil international pour l’exploration de la mer (qui fait référence sur l’état des stocks), l’association estime que « seulement 18% des stocks de poissons européens sont pêchés à une intensité » qui assure, à terme, leur survie.
Pour le reste des quelque 200 stocks évalués, 17,5% sont surpêchés et pour 64,5% des stocks, la situation est inconnue, assure Bloom.
« Le calcul qui consiste à ne pas prendre en compte tous les stocks sur lesquels on ne peut pas se prononcer est un calcul biaisé », a affirmé à l’AFP Frédéric Le Manach, le directeur scientifique de l’ONG.
Avec la proposition de loi sur « l’économie bleue », examinée au Sénat les 10, 23 et 24 mars, « les élus ont encore la possibilité de revoir leurs positions », écrit Bloom pour qui « seule une réforme en profondeur du secteur de la pêche pourra en assurer la viabilité écologique et sociale ».
Interrogé par l’AFP, le secrétariat d’Etat aux Transports, à la Mer et à la Pêche a affirmé dans des déclarations écrites que les chiffres évoqués par M. Vidalies correspondaient « aux données fournies par la Commission européenne ».
Ces données sont basées sur un indicateur « utilisé au niveau européen dans le cadre de la politique commune de la pêche », a-t-il indiqué. Selon lui, Bloom « s’appuie sur des données relevant d’un autre indicateur », ce que l’ONG a démenti.