Le deuxième pétrolier à drapeau iranien se rendant au Venezuela en raison d’une grave pénurie d’essence, le Forest, est arrivé au complexe de raffinage de Paraguana (Etat de Falcon, nord-ouest), a déclaré sur Twitter le ministre du Pétrole, Tareck El Aissami, qui a publié des photos du bateau à quai.
Le site Marine Traffic confirme la position du navire, entré lundi dans les eaux territoriales vénézuéliennes.
Le complexe de Paraguaná, le plus grand du Venezuela et l’un des plus grands du monde, peut traiter 950.000 barils de carburant par jour, mais sa production a chuté parallèlement à l’approvisionnement du pays en brut.
Le premier pétrolier iranien, le Fortune, avait accosté lundi à El Palito, à environ 200 km à l’ouest de Caracas, une énorme raffinerie dotée d’un port.
Un troisième navire, le Pétunia, est entré mardi dans les eaux vénézuéliennes, ont annoncé les autorités militaires. Deux autres, le Faxon et le Clavel, sont attendus dans les prochains jours.
La flotte transporte un total d’environ 1,5 million de barils d’essence, selon des articles de presse.
Les navires « apportent des combustibles, des additifs, des pièces de rechange et d’autres équipements destinés à redresser notre capacité de raffinage et notre production pétrolière », a déclaré Tareck El Aissami, accusé de « trafic de drogue » par les Etats-Unis.
Si le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde, il ne produit plus qu’environ 622.000 barils par jour, soit un cinquième de son volume d’il y a dix ans, selon l’Opep.
Le gouvernement de Nicolas Maduro estime que les sanctions américaines sont responsables de cette situation. Des experts et l’opposition autour de son chef de file Juan Guaido l’attribuent à des choix politiques erronés, au manque d’investissement et à la corruption.
Cet effondrement s’est largement répercuté sur la distribution de carburants. Depuis un peu plus de deux mois, une très grave pénurie sévit dans tout le pays, au moment même où le Venezuela est soumis à un confinement quasi total censé juguler la propagation du coronavirus.
Les livraisons de l’Iran de carburant au Venezuela interviennent en plein regain de tension entre Téhéran, allié de Nicolas Maduro, et Washington.