Dans un communiqué publié jeudi, les auteurs dévoilent le contenu de cette lettre adressée au chef du gouvernement Mario Monti et à ses ministres de l’Environnement et de la Culture.
« Nous vous demandons d’intervenir (…) au nom de la sauvegarde de Venise et de sa lagune », affirment les signataires, au nombre desquels figurent aussi Pierre Rosenberg, ancien président du Louvre (1994-2001) et membre de l’Académie française, et l’écrivain américaine Donna Leon.
« Nous voulons dénoncer la présence croissante, envahissante et incontrôlée d’énormes navires de croisière dans la lagune, jusque dans les environs immédiats de la basilique Saint-Marc », poursuit la lettre. « Leur présence fait craindre de graves dommages à l’environnement et met en péril la conservation du patrimoine artistique de la ville ».
« Nous sommes surpris de voir que l’interdiction d’accès aux eaux de Saint-Marc et du canal de la Giudecca pour les navires de plus de 40.000 tonnes (un peu moins que le Titanic), prévue par le décret du 2 mars 2012, a été reportée sine die », souligne le texte.
« Nous voyons ainsi encore des navires de croisière de plus de 300 mètres qui passent devant le palais ducal », dénoncent les signataires.
« Nous vous demandons d’adopter des mesures qui limitent la présence de navires inadéquats (…) et qu’on évalue avec soin les limites maximales pour les embarcations qui transitent dans un environnement si précieux et délicat », concluent-ils.
La présence de bateaux de croisière géants dans la lagune de la Cité des Doges provoque régulièrement la polémique, et une association vénitienne, baptisée « Non aux grands navires, la lagune bien commun », a lancé une récolte de signatures pour demander l’interdiction immédiate de ces navires.
En mars, après le naufrage meurtrier du Costa Concordia en janvier, le gouvernement italien avait adopté un décret interdisant aux navires de croisière de s’approcher trop près des côtes, notamment pour protéger les réserves naturelles.