Le verdict rendu par le tribunal supérieur de justice de Galice « accorde à l’Espagne l’impunité face aux atteintes à l’environnement. Il donne carte blanche à l’industrie pétrolière pour mettre en danger l’environnement et les citoyens », a réagi Greenpeace dans un communiqué.
Pour l’organisation, « la décision d’éloigner le navire des côtes a été l’une des plus graves erreurs commises, l’information donnée par les administrations à la population a été rare, insuffisante et parfois fausse ».
Le commandant grec du Prestige, Apostolos Mangouras, le chef mécanicien, grec lui aussi, Nikolaos Argyropoulos, et le directeur de la Marine marchande espagnole de l’époque, José Luis Lopez-Sors, ont été acquittés mercredi pour les délits « d’atteinte à l’environnement et à des espaces naturels protégés ».
Seul le commandant a été condamné à neuf mois de prison pour « désobéissance grave à l’autorité », pour avoir tardé à accepter le remorquage du navire vers le large, comme le demandaient les autorités espagnoles. Il ne sera toutefois pas incarcéré en raison de son âge, 78 ans.
Le Parquet avait requis entre cinq et 12 ans de prison contre les trois accusés.
Le verdict a provoqué aussi l’indignation du Bloc nationaliste galicien, opposant au gouvernement régional de droite. « C’est un véritable scandale. C’est incompréhensible. C’est une mauvaise nouvelle pour la Galice et pour la démocratie », a affirmé Bieito Lobeira, un responsable de ce parti, à la radio.
La plateforme écologiste galicienne Nunca Mais (Jamais plus) a elle dénoncé « une décision très décevante, qui ne correspond en rien au comportement de la société galicienne et aux milliers de volontaires qui s’étaient précipités pour aider à nettoyer les côtes ».
Le Prestige avait coulé le 19 novembre 2002 au large des côtes nord-ouest de l’Espagne, six jours après avoir lancé un SOS pour une avarie, provoquant l’une des plus graves marées noires de l’histoire.