Dans ce dossier emblématique des déficiences du système économique du pays communiste, Pham Thanh Binh, 58 ans, a écopé de 20 ans de détention. « La cour n’a trouvé aucun fondement pour donner suite à l’appel des accusés », a indiqué cette source à l’AFP.
Binh, considéré comme proche du Premier ministre Nguyen Tan Dung, a écopé de la peine maximale pour « violation intentionnelle des règles de l’Etat en matière de gestion économique ». Les huit autres prévenus, dont un n’avait pas fait appel, ont été condamnés à des peines allant de 3 à 19 ans de prison.
Le patron du groupe a avoué des erreurs lors de ce second procès de deux jours, mais attribué l’essentiel des pertes à la crise financière mondiale.
« J’ai pris des mauvaises décisions mais la dynamique (de l’époque) et la situation m’ont forcé à le faire. Ce n’est pas comme si je savais que j’étais dans le faux et que je persistais », a-t-il déclaré à la cour selon le quotidien officiel Cong An Nhan Dan.
En 2008, Vinashin était décrite comme un fleuron de l’industrie, destiné à devenir un de ces conglomérats qui ont fait la grandeur industrielle sud-coréenne. Son PDG le voyait 4e mondial du secteur en 2015.
Il s’est en fait englué dans des mauvais choix et des activités déficitaires. L’audience s’est consacrée à un trou financier de plus de 43 millions de dollars. Un autre volet de l’affaire est en cours d’instruction, portant sur des détournements de fonds.
En décembre 2010, Vinashin n’avait pu rembourser une première échéance de prêt de 60 millions de dollars, partie d’un emprunt de 600 millions syndiqué par le Crédit Suisse en 2007. Aucune information sur ce remboursement n’a été disponible depuis.
L’image financière du Vietnam avait lourdement souffert de l’affaire. Les agences de notation internationales avaient abaissé plusieurs de leurs notes, citant Vinashin comme un facteur de risque pour son secteur bancaire et un révélateur de la faiblesse de son appareil productif.