Le Ventôse, frégate de la Marine nationale, était parti de Fort-de-France (Martinique, Antilles françaises) mardi soir. Elle transporte notamment de l’eau et 75 tonnes de matériel données par les forces armées, la Collectivité territoriale et l’enseigne Carrefour de Martinique, à destination de la population Saint-Vincentaise.
« On a sept camions, quatre palettes par camion, environ 70 palettes et le stockage est à environ 5 kilomètres », a expliqué Kévin Toudic, directeur logistique de la PIRAC, la Plateforme d’intervention régionale Amérique-Caraïbe de la Croix Rouge Française.
L’eau sera distribuée aux réfugiés du nord installés dans les 76 abris mis à leur disposition, depuis le début de l’éruption.
De l’autre côté du pont, un navire trinidadien déchargeait des citernes, un groupe électrogène et des bouteilles d’eau.
A Fort-de-France, il a fallu 6 heures aux 90 marins du Ventôse pour faire monter, à l’aide d’une grue, les packs d’eau mais aussi le matériel de protection contre les cendres et contre le coronavirus envoyé par la Croix Rouge et le Syndicat des médecins hospitaliers.
Mais les moyens pour transporter ce matériel ne sont pas les mêmes à Saint-Vincent, où les marins doivent manutentionner manuellement.
Pour le commandant du Ventôse, le capitaine de Frégate Quentin Vieux-Rochas, « la plus-value qu’on doit apporter nous Marine, c’est ces bras, cette énergie (…) Comme la rapidité de la manoeuvre est un des facteurs déterminant et clé de l’opération, ça passe par l’investissement des marins ».
Malgré les nuages, l’air était plutôt respirable mercredi sur l’île. Pourtant, la veille au soir, une nouvelle explosion a eu lieu à La Soufrière: la cendre et les fumées ont dévalé les pentes de la montagne et une importante colonne s’est dressée au dessus du cratère, rayée d’éclairs qui déchiraient le ciel.
Le Ventôse repart vers Fort-de-France dès mercredi soir.
La Soufrière – à ne pas confondre avec la Grande Soufrière en Guadeloupe – n’avait pas connu d’éruption depuis 1979. Un épais nuage de cendre a recouvert l’île d’environ 110.000 habitants, qui connait aussi d’importantes coupures d’eau et d’électricité.
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