poursuite de ses opérations en mer de Chine méridionale.
« Les actions de la Chine en mer de Chine méridionale l’isole, à un moment où l’ensemble de la région se rapproche et collabore », a déclaré le chef du Pentagone au dialogue annuel de Shangri-La, réunion annuelle des ministres de la Défense de la zone Asie-Pacifique.
Il a également prévenu que si la Chine allait trop loin cela provoquerait « des actions des Etats-Unis et des pays de la région ».
La Chine revendique la quasi totalité de la mer de Chine méridionale, où elle mène d’importantes opérations de remblaiement, au grand dam de voisins comme le Vietnam, les Philippines, Brunei et la Malaisie.
« Malheureusement, si ces actions se poursuivent, la Chine pourrait finir par édifier une Grande Muraille d’isolement » autour d’elle, a poursuivi M. Carter.
Pékin a immédiatement rétorqué, par la voix de l’amiral Guan Youfei, chef du bureau chinois pour la coopération militaire internationale, qu’il s’agissait là de propos reflétant « une mentalité de la Guerre froide ».
La Chine se heurte aux Etats-Unis qui ont répété maintes fois que la liberté de navigation devait prévaloir dans ces eaux stratégiques, où passent des routes importantes de transport de fret et d’hydrocarbures.
Pour appuyer ses prétentions, Pékin a mené d’énormes opérations de remblaiement d’îlots de l’archipel des Spratleys — appelé îles Nansha par la Chine — et réclame que soit considérée comme ses eaux territoriales et son espace aérien la zone des 12 milles autour de ces constructions.
Washington estime que les querelles de souveraineté doivent être réglées par la diplomatie, non par la politique du fait accompli menée par la Chine, et ont envoyé ces derniers mois des navires de guerre croiser à proximité d’îles contrôlées par Pékin.
« L’Amérique veut étendre les accords militaires avec la Chine pour s’axer non seulement sur la réduction des risques, mais aussi sur la coopération pratique », a également déclaré M. Carter dont la présence au sommet s’inscrit dans le cadre de la décision stratégique de Washington de se tourner davantage vers l’Asie.
Le dialogue annuel de Shangri-La, organisé par l’Institut international pour les études stratégiques (IISS) de Londres, doit réunir jusqu’à dimanche une vingtaine de ministres de la Défense de la zone Asie-Pacifique, instituée en 2002.
Outre la mer de Chine méridionale, les ministres de la Défense et les chefs et experts militaires invités à Singapour doivent également débattre sur la menace croissante des extrémistes islamistes en Asie, et la menace nucléaire nord-coréenne.
Les précédentes réunions du dialogue de Shangri-La ont donné lieu à de vifs échanges publics entre responsables américains et chinois.