Vieux d’environ 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 au large du port stratégique de Hodeida, à quelque six kilomètres des côtes du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique ravagé par la guerre.
Une marée noire pourrait détruire les écosystèmes de la mer Rouge, faire fermer pendant plusieurs mois le port de Hodeida –par lequel arrive une grande partie de l’aide dans le pays– et exposer plus de 8,4 millions de personnes à des niveaux élevés de polluants, selon des ONG.
Or l’état du navire se détériore depuis des années.
Samedi, David Gressly, le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen, a signé avec les Houthis « un mémorandum d’entente pour établir un cadre de coopération fondé sur la proposition coordonnée par l’ONU afin de remédier à la menace (écologique) posée par le FSO Safer », selon son porte-parole Russel Geekie.
Cette proposition « dépend du financement des donateurs et inclut une solution à court-terme pour mettre fin à cette menace immédiate, en transférant le million de barils de pétrole du Safer à bord d’un autre pétrolier, ainsi qu’une solution à long-terme. »
M. Geekie n’a pas détaillé cette « solution à long-terme ».
Dans un tweet dimanche, un haut responsable des rebelles, Mohamed Ali al-Houthi, a affirmé qu' »un protocole d’accord avait été signé avec les Nations unies », disant espérer que « les travaux seront réalisés pour éviter un désastre ».
Un « accord de principe » entre les Nations unies et les Houthis sur le transfert du pétrole vers un autre navire avait déjà été trouvé le 16 février, avait annoncé l’ONU lors d’une réunion de son Conseil de sécurité.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les Houthis, soutenus par l’Iran, aux forces gouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par Ryad depuis 2015.
Selon l’ONU, la guerre a fait environ 377.000 morts, victimes directes et indirectes des combats avec le manque d’eau potable, la faim et les maladies.