Trois embarcations des rebelles ont attaqué une frégate saoudienne à l’ouest de la ville portuaire de Hodeida, contrôlée par les Houthis, a indiqué la coalition arabe sous commandement saoudien qui intervient au Yémen en soutien aux forces progouvernementales.
Elle n’a pas précisé la date de l’incident.
L’un des bateaux rebelles « a heurté l’arrière du navire et a explosé, provoquant un incendie » qui a été maîtrisé par l’équipage, selon la coalition.
L’incident a occasionné la mort de deux marins saoudiens et trois autres ont été blessés, a-t-elle précisé.
Le commandant de la coalition, le général Ahmed Assiri, a accusé les Houthis « d’étroite collaboration avec Al-Qaïda ». « C’est une très mauvaise escalade », a-t-il déclaré à l’AFP.
Dans une vidéo présentée comme celle de l’attaque et mise en ligne sur le site de la chaîne de télévision des rebelles, Al-Masirah, on voit la poupe d’un navire de guerre exploser dans une grande boule de feu.
La télévision a évoqué une attaque au « missile téléguidé ».
Dans un communiqué, les Houthis ont revendiqué l’attaque, sans préciser par quel moyen elle a été menée. La frégate saoudienne a été « touchée avec précision après une opération de surveillance poussée au large de la côte occidentale » du Yémen, a déclaré un responsable rebelle.
Dans son communiqué, la coalition affirme que l’utilisation par les rebelles du port de Hodeida « pour mener des attaques terroristes est un grave développement de nature à affecter la navigation internationale » près du détroit de Bab al-Mandeb qui relie l’Océan indien et la mer Rouge.
Les Houthis et leurs alliés, qui semblent toujours disposer d’importants moyens balistiques, sont soupçonnés d’avoir tiré des missiles contre des navires américains en mer Rouge à au moins deux reprises début octobre.
Les Etats-Unis avaient répondu en tirant le 13 octobre cinq missiles de croisière Tomahawk sur trois stations radar rebelles.
Depuis mars 2015, l’Arabie saoudite est à la tête d’une coalition arabo-sunnite qui combat au Yémen les rebelles chiites Houthis qui contrôlent de vastes territoires, dont la capitale Sanaa et le nord, frontalier de l’Arabie saoudite.
Ryad accuse l’Iran d’armer les Houthis, ce que Téhéran dément.
Le 7 janvier, les forces loyales au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi ont lancé une vaste offensive, avec l’aide de l’aviation et de la marine de la coalition arabe, pour reprendre aux Houthis et à leurs alliés, des partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, plusieurs zones côtières longeant la mer Rouge, dont la ville de Mokha.
Le conflit se poursuit malgré les tentatives du médiateur de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed d’obtenir une nouvelle trêve dans les combats.
Lundi, les rebelles ont attaqué aux roquettes Katioucha « un bâtiment de l’ONU » à Dhahran al-Janoub, localité saoudienne sur la frontière avec le Yémen, blessant un soldat saoudien en faction sur le site, a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Ce bureau devait accueillir, sous l’égide de l’ONU, des réunions d’une commission de désescalade et de coordination, formée de représentants des parties en conflit au Yémen.
Le médiateur de l’ONU a condamné cette attaque.
« Les Nations unies maintiennent une présence régulière dans le bâtiment et cet incident n’est pas un signe de bonne foi », a-t-il tweeté, exhortant les rebelles à « participer aux travaux de la commission ».
Depuis mars 2015, plus de 7.400 personnes ont été tuées et près de 40.000 blessées dans le conflit au Yémen, selon l’Organisation mondiale de la santé. Un coordinateur humanitaire de l’ONU, Jamie McGoldrick, a lui avancé un bilan de 10.000 civils tués.