Le texte, adopté à l’initiative du Royaume-Uni, prévoit une mission comprenant 75 observateurs civils. Depuis fin décembre et une précédente résolution de l’ONU, une quinzaine d’observateurs sous le commandement d’un ancien général néerlandais, Patrick Cammaert, sont déjà à l’oeuvre au Yémen.
Ils supervisent un cessez-le-feu en vigueur depuis le 18 décembre à Hodeida, un port crucial pour l’acheminement de l’aide humanitaire à quelque 20 millions de Yéménites. Une fois au complet, la mission d’observation doit aussi opérer dans les ports de Saleef et Ras Issa, et contrôler un retrait des combattants de ces trois entités portuaires, ainsi que dans la ville de Hodeida.
Cette nouvelle implication de l’ONU dans le pays fait suite à des accords conclus début décembre en Suède entre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran chiite et le gouvernement appuyé par une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite sunnite.
Un nouveau round de négociations avait été annoncé pour janvier, mais il ne devrait finalement pas se tenir avant février, a récemment indiqué au Conseil de sécurité, selon des diplomates, l’émissaire de l’ONU Martin Griffiths.
M. Griffiths avait réclamé publiquement il y a une semaine « des progrès substantiels » sur les accords de décembre, avant de pouvoir fixer une deuxième série de discussions dans un lieu à déterminer.
« Faire baisser la température à et autour de Hodeida est crucial pour faciliter des négociations sur une paix plus large », a souligné dans un communiqué Dan Schneiderman, de l’organisation International Crisis Group.
Illustrant une tension récurrente, les Houthis ont boycotté dimanche une réunion d’un comité mixte (avec le gouvernement) présidée par Patrick Cammaert, accusé de partialité.
Human Rights Watch a pour sa part relevé dans un communiqué les retards pris dans l’application des accords de décembre. « Le calendrier pour l’échange de prisonniers se rapproche, mais les parties ont manqué des échéances, remettant en cause » l’accord obtenu à ce sujet en Suède, estime son directeur, Louis Charbonneau.
La guerre au Yémen oppose les rebelles Houthis, issus d’une minorité et soutenus par l’Iran, aux forces loyales du président Abd Rabbo Mansour Hadi, appuyées militairement depuis 2015 par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis notamment.
Le conflit a fait quelque 10.000 morts et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon l’ONU. Des ONG estiment que le bilan des victimes est largement supérieur.