Le transfert de l’équivalent de 1,14 million de barils de brut du FSO Safer, amarré depuis les années 1980 au large du port stratégique de Hodeida (ouest) et dont la maintenance a été interrompue en 2015, a commencé la semaine dernière.
« Plus de la moitié du pétrole dans les cuves du FSO Safer, en état de décrépitude, a été transférée sur le navire de remplacement (…) au cours des sept derniers jours », a annoncé mardi sur les réseaux sociaux David Gressly, coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen.
M. Gressly avait précédemment déclaré que le transfert complet prendrait environ trois semaines.
Le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur ce dossier, Mohammed Mudawi, a précisé mercredi que plus de 636.000 barils de pétrole avaient été transférés vers le pétrolier de remplacement.
« Nous avons atteint la barre des 55% aujourd’hui à 09H00 heure (06H00 GMT) », a-t-il indiqué à l’AFP, ajoutant que « le pompage se poursuivait sans problème ».
L’ONU espère que cette opération, pour laquelle il manque encore environ 20 millions de dollars sur une estimation totale de 143 millions, permettra d’éviter une catastrophe environnementale dont le nettoyage coûterait environ 20 milliards de dollars.
Une marée noire ferait des ravages sur la faune et la flore, les villages de pêcheurs et les ports essentiels du Yémen. Elle pourrait aussi perturber le trafic maritime international entre le détroit de Bab al-Mandeb et le canal de Suez, qui mène à la Méditerranée.
Vieux de 47 ans, le pétrolier, dont la coque est rouillée, a été transformé en terminal flottant de stockage et de déchargement. Il contient quatre fois plus de pétrole que l’Exxon Valdez qui s’est échoué en 1989 au large de l’Alaska.
Il n’a pas été entretenu depuis le début de la guerre entre le gouvernement, soutenu par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, et les rebelles Houthis proches de l’Iran, qui contrôlent les eaux où se trouvent le FSO Safer.
Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde.