M. Griffiths « va s’employer à obtenir une application rapide de l’accord sur Hodeida » obtenu lors de pourparlers de paix en Suède en décembre, a précisé un responsable de l’ONU sans détailler le programme de cette deuxième visite en un mois au Yémen.
Le gouvernement yéménite, soutenu par l’Arabie saoudite, et les rebelles, appuyés par l’Iran, s’accusent mutuellement d’entraver l’application de l’accord qui prévoit, outre un cessez-le-feu entré en vigueur le 18 décembre, un redéploiement des forces à Hodeida et sa province.
Les rebelles étaient supposés quitter les ports de Hodeida, Salif et Ras Issa, mais ils ne l’ont pas fait, selon le gouvernement.
Ces trois ports sur la mer Rouge sont essentiels pour l’arrivée de l’aide humanitaire et des importations alimentaires destinées à ce pays en guerre qui fait face à la pire catastrophe humanitaire du monde, selon l’ONU.
Les forces des deux belligérants sont ensuite supposées quitter la ville de Hodeida et faciliter l’ouverture de couloirs humanitaires.
L’ONU cherche à organiser une « rencontre en face à face » à Hodeida du comité chargé de superviser l’application de l’accord de Suède, a indiqué lundi Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
– Combats sporadiques –
Signe des tensions dans cette ville de l’ouest du Yémen: le convoi du chef des observateurs civils de l’ONU, le général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert, a essuyé des tirs jeudi, mais il n’y a pas eu de victimes.
Les observateurs de l’ONU sont arrivés le 23 décembre à Hodeida. Ils sont chargés de superviser un cessez-le-feu fragile entre les rebelles Houthis et les forces progouvernementales.
Si les affrontements se sont atténués à Hodeida, des combats sporadiques continuent de mettre en péril la trêve négociée par l’ONU en Suède.
Ailleurs dans le pays, la coalition militaire sous commandement saoudien a déclaré dimanche avoir « détruit » sept cibles rebelles autour de la capitale Sanaa, dont des sites utilisés pour fabriquer, stocker et faire décoller des drones.
Cette opération intervient dix jours après la revendication par les Houthis d’une attaque de drones contre une base militaire, qui avait fait sept morts parmi des loyalistes.
L’Arabie saoudite est depuis mars 2015 à la tête d’une coalition régionale qui soutient le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil à Ryad.
M. Griffiths doit se rendre dans la capitale saoudienne dans les prochains jours, a indiqué M. Dujarric. Il y avait rencontré M. Hadi et d’autres responsables gouvernementaux lors d’un précédent déplacement début janvier.
– Attaques de drones –
Lundi par ailleurs, deux hommes armés, membres présumés d’Al-Qaïda, ont été tués dans une attaque de drone à Marib (centre) alors qu’ils étaient à bord de leur véhicule, selon un responsable de la sécurité dans cette province, qui a affirmé que l’avion était américain.
Quelques heures auparavant, un civil a été tué dans une attaque similaire dans la province de Baïda selon un responsable de la sécurité dans ce secteur qui a indiqué que le père de ce civil serait également un membre d’Al-Qaïda.
Les réseaux jihadistes, notamment Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) et le groupe Etat islamique (EI) ont exploité la guerre qui déchire le Yémen pour étendre leur contrôle sur le sud du pays.
La guerre au Yémen menace 14 millions de personnes de famine et a fait quelque 10.000 morts depuis le début, en mars 2015, de l’intervention d’une coalition militaire menée par Ryad. Des ONG estiment que le bilan des victimes est largement supérieur.