Hodeida, sur la mer Rouge, est le principal point d’entrée des importations et de l’aide humanitaire au Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de trois ans.
Le colonel saoudien Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition militaire dirigée par Ryad qui intervient au Yémen depuis 2015 auprès des forces loyalistes, avait affirmé lundi soir qu’il ne restait « plus que 20 kilomètres environ jusqu’à Hodeida ».
Des sources proches de cette coalition ont indiqué mercredi que « des forces supplémentaires étaient acheminées en prévision d’une entrée dans Hodeida et la prise de son port ».
Un correspondant de l’AFP dans la région a rapporté qu’un convoi de véhicules militaires et de transports de troupes se dirigeait vers Hodeida depuis la ville portuaire de Mokha, reprise aux rebelles en 2017 et située à environ 180 km au sud de Hodeida.
« Nous mobilisons nos forces et allons dans un premier temps couper la principale voie d’approvisionnement des rebelles entre (la capitale) Sanaa et Hodeida, encercler les Houthis dans la ville, puis la reprendre même sans combat », a expliqué le colonel Sadok Douid, porte parole de la « Résistance nationale », une des trois forces yéménites impliquées dans l’opération militaire.
La coalition affirme que Hodeida est à la fois un point de départ pour des attaques rebelles contre des navires en mer Rouge et le lieu par lequel l’Iran livrerait des armes, notamment des missiles, aux Houthis, ce que Téhéran dément.
En novembre 2017, après le tir d’un missile balistique rebelle vers la capitale saoudienne Ryad, la coalition avait instauré un blocus total de ce port, situé à moins de 230 km de la capitale Sanaa.
Depuis, celui-ci a été assoupli sous la pression internationale, mais la coalition s’est fixée comme objectif de conquérir la ville portuaire.
Dimanche, le chef des rebelles, Abdel Malik Al-Houthi, avait affirmé, dans un discours télévisé, que ses partisans étaient capables de faire échouer l’offensive contre Hodeida.
« L’ennemi peut ouvrir un front à Hodeida, mais il lui sera impossible de remporter la bataille », avait-il dit, estimant que les « percées des forces adverses peuvent être contenues ».