Cette opération approfondit la crise entre le gouvernement et les séparatistes du Sud qui n’arrivent pas à appliquer un accord de partage du pouvoir dans les zones échappant encore au contrôle des rebelles Houthis, au pouvoir dans une bonne partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.
Un haut responsable du STC, Salem Abdallah al-Socotri, a félicité les forces dépendant du conseil pour avoir « normalisé la situation » à Socotra, dans un communiqué publié tard samedi.
Le STC indique avoir commencé à appliquer le statut d’autonomie à Socotra. Les séparatistes, basés à Aden, avaient proclamé l’autonomie du Sud le 26 avril après l’effondrement d’un accord de paix avec le gouvernement, compliquant le conflit dans ce pays dévasté par plus de cinq ans de guerre.
De son côté, un porte-parole du gouvernement qui contrôlait jusqu’ici l’île, a dénoncé « un complot » à Socotra et souligné son rejet du fait accompli dans l’île, dans une déclaration publiée samedi soir par l’agence de presse officielle Saba.
Selon des sources militaires séparatistes, les forces du STC ont pris le contrôle samedi de l’île à l’issue d’une opération déclenchée vendredi et qui n’a provoqué que des affrontements limités avec les forces progouvernementales.
Les forces séparatistes sont entrées samedi à Hadibou, capitale de Socotra, et y ont établi des points de contrôle, selon les mêmes sources.
Le STC et le gouvernement sont en principe alliés au sein de la coalition militaire menée depuis 2015 par l’Arabie saoudite contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.
Cette guerre dans la guerre a compliqué un conflit qui, en une demi décennie, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde.