Six policiers yéménites ont été tués jeudi dans une embuscade imputée à Al-Qaïda dans le sud du Yémen, selon des sources des services de sécurité.
Toujours dans le sud du pays, où les groupes jihadistes restent très actifs, des sources tribales ont fait état de bombardements navals « probablement américains » contre un repaire d’Al-Qaïda. Ces tirs surviennent quatre jours après une opération commando américaine contre le groupe dans le centre du Yémen.
Dans le premier incident, un engin a explosé au passage d’un convoi d’une trentaine de membres des forces de sécurité qui faisait route de Loder (province d’Abyane) vers Aden, la grande ville du sud, a indiqué une source des services de sécurité.
« Un échange de tirs avec des combattants d’Al-Qaïda » a suivi l’explosion, a ajouté cette source, précisant que « six de nos hommes ont été tués et d’autres blessés » dans l’embuscade.
Trente kilomètres plus loin, la localité montagneuse de Khabar Al-Maraqcha, connue pour être un repaire d’Al-Qaïda, a été visée par des bombardements navals depuis le Golfe d’Aden, ont indiqué des sources tribales.
Ces sources n’ont pas été en mesure de préciser si des cibles avaient été touchées et s’il y avait eu des victimes, mais ont estimé que l’attaque était l’oeuvre de « l’US Navy probablement ».
Dimanche dernier, l’armée américaine a mené une opération commando terrestre contre Al-Qaïda dans le centre du Yémen, la première sous l’administration du président Donald Trump.
Ce raid s’est soldé par la mort d’un militaire américain et a fait des victimes civiles, outre les combattants d’Al-Qaïda tués. Il a permis selon Washington de recueillir des informations qui pourraient permettre de « mieux connaître les plans de futures attaques terroristes ».
L’International Crisis Group a estimé dans un rapport publié jeudi que la branche yéménite d’Al-Qaïda était « plus forte que jamais » et que les actions militaires américaines du type de celle de dimanche dernier risquaient d’alimenter le « ressentiment » contre Washington du fait des « pertes civiles élevées ».
Le principal conflit au Yémen oppose les forces progouvernementales, soutenues depuis mars 2015 par une coalition militaire arabe sous commandement saoudien, aux rebelles Houthis, appuyés par l’Iran et qui contrôlent la capitale Sanaa et des territoires assez vastes.
Al-Qaïda et le groupe Etat islamique (EI) ont profité de la guerre et du chaos pour se renforcer notamment dans le sud et le sud-est du Yémen.
Depuis mars 2015, plus de 7.400 personnes ont été tuées et près de 40.000 blessées dans le conflit au Yémen où toutes les médiations de l’ONU et sept cessez-le-feu ont échoué.