La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM) a trouvé il y a 40 ans, pour les espaces maritimes, un équilibre entre droit des États côtiers et droit des usagers de la mer que sont en particulier les puissances maritimes.
Alors que les puissances continentales traditionnelles ont pris conscience de l’intérêt stratégique des mers et océans et que les technologies élargissent les perspectives d’exploitation de leurs ressources, cet équilibre est remis en cause : de nombreux États, au premier rang desquels la Chine, tendent parfois par la force à considérer les espaces maritimes comme des espaces de pleine souveraineté. La liberté de naviguer et d’agir en mer est ainsi fragilisée par ce qui doit être considéré comme un mouvement rampant de « territorialisation des espaces maritimes ».
Alors que la CNUDM est très favorable à la France, lui procurant la deuxième zone économique exclusive mondiale tout en garantissant le lien avec les outremers et la capacité de projection de puissance, notre pays doit prendre en compte ce mouvement et s’y adapter. En effet, la territorialisation apparaît inéluctable à terme. Jouer un combat retardateur en défendant le droit international tel qu’il existe aujourd’hui est une nécessité pour se donner le temps de s’adapter à un futur équilibre moins favorable. Retrouvez sur le site de l’institut FMES l’étude qu’il a menée tout au long de l’année 2022 : nature de la territorialisation, facteurs d’évolution, scénarios prospectifs et propositions y sont présentés.
Source : FMES