Depuis Homs, le gazoduc devrait prendre trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban et la Turquie. Le but était d’acheminer le gaz qatari (en évitant le transport maritime via le détroit d’Ormuz et le canal de Suez) et israélien vers le continent européen pour le distribuer à toute l’Europe, avec un triple objectif : casser le monopole gazier russe en Europe, libérer la Turquie de sa dépendance du gaz iranien et donner à Israël la possibilité d’exporter son gaz vers l’Europe. La Syrie a refusé, probablement sous la pression de Moscou qui voyait dans ces plans une volonté américaine et française de diminuer la dépendance européenne au gaz russe.
Or, parallèlement, la Syrie, l’Iran et l’Irak ont signé en juillet 2011, un « mémorandum d’entente » pour la construction d’ici 2016, d’un gazoduc qui permettrait de relier l’énorme gisement iranien offshore de South Pars, dans le golfe persique, à la Syrie et à la Méditerranée, et permettre en même temps de livrer du gaz à d’autres pays arabes, comme la Jordanie et le Liban. Plusieurs sociétés européennes seraient associées au projet appelé « Islamic Gas Pipeline », ou encore « gazoduc islamique ». Pour Téhéran, ce projet représente un premier pas vers une nouvelle route énergétique, alors que pour les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, il représente un élargissement de la sphère d’influence de l’Iran. Sources : presse iranienne et libanaise – Olgu Okumuş (doctorat sur les «stratégies de transport d’énergie de la Turquie» à Sciences Po-CERI à Paris).