Le Think Tank Europe Jacques Delors à Bruxelles se félicite du soutien international croissant en faveur de la création d’Aires Marines Protégées dans l’océan Austral et espère vivement que la Russie et la Chine rejoindront également ce club.
Selon Geneviève Pons, directrice générale d’Europe Jacques Delors, les accords et engagements qui ont été pris sur la protection de l’océan Austral « donnent de grands espoirs pour la protection de notre planète bleue. La destruction des écosystèmes marins et la perte de biodiversité dans notre océan sont des signaux clairs qui nous indiquent qu’il est urgent d’agir ».
L’un des résultats les plus importants du sommet du G7 a été le communiqué conjoint, dans lequel les dirigeants ont déclaré soutenir pleinement l’engagement pris par la CCAMLR, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique, de développer un système représentatif d’Aires Marines Protégées (AMP) dans l’océan Austral. Il convient de noter que le Pacte 2030 pour la nature (2030 Nature Compact) du G7 mentionne le soutien à l’établissement d’AMP en Antarctique de l’Est, dans la mer de Weddell et dans la péninsule Antarctique.
« Trois nouvelles aires marines protégées autour du continent Antarctique constitueraient une étape clé vers la création d’un réseau efficace bénéfique pour la biodiversité et le climat. Couvrant 1% de l’océan mondial, elles contribueraient fortement à l’objectif de préserver au moins 30% des océans d’ici 2030″, confirme Geneviève Pons, championne d’Antarctica2020.
La nécessité de protéger l’océan était également présente lors du sommet UE-États-Unis du 15 juin à Bruxelles, où les dirigeants se sont engagés à « travailler ensemble pour protéger nos océans » dans de nombreux domaines critiques, y compris dans le soutien à la désignation de nouvelles AMP dans l’océan Austral. Pour Geneviève Pons, le leadership de l’UE dans la désignation de nouvelles AMP dans l’Antarctique oriental et la mer de Weddell « est une opportunité que nous ne devons pas manquer et une étape clé pour affirmer le leadership diplomatique de l’UE ».
Le discours fort du président Macron à la clôture de la Réunion Consultative du Traité sur l’Antarctique (RCTA) le 24 juin permet d’espérer que la campagne d’Antarctica2020 pour la désignation de nouvelles AMP cette année sera enfin un succès. « Nous observerons de près la façon dont les dirigeants coordonnent leurs actions pour parvenir à un consensus avant la réunion de la CCAMLR de 2021, en octobre, afin de protéger trois grandes zones marines de l’Antarctique. Il est grand temps d’agir, notamment en raison de la rapidité des changements causés par la crise climatique, ainsi que des impacts désastreux de la dégradation en cours dans la région », souligne Geneviève Pons.
La capacité de la Chine à faire preuve de leadership lors de l’accueil de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique à Kunming, où un nouvel accord décennal pour la nature sera conclu — y compris l’accord sur l’objectif 30×30 — « dépendra fortement de sa position lors de la prochaine réunion de la CCAMLR. « Leur soutien à la création d’AMP en Antarctique est désormais une question de cohérence politique et de crédibilité en tant qu’hôtes de cette conférence cruciale sur la biodiversité ».
En ce qui concerne la Russie, « sa participation à la création de ces AMP serait conforme à son engagement en faveur du multilatéralisme et de la paix sur le continent Antarctique, explique Geneviève Pons, notamment en raison de son rôle en tant que l’un des premiers signataires du traité sur l’Antarctique en 1959. Ce serait également une célébration du long héritage Antarctique de la Russie, qui a découvert ce continent il y a plus de deux siècles.«