La première frégate de défense et d’intervention (FDI) commandée par la Direction générale de l’Armement (DGA) et destinée à la Marine nationale, a été mise à flot aujourd’hui à Lorient. Baptisée Amiral Ronarc’h, cette première FDI sera livrée en 2024.
Lundi 7 novembre, la première frégate de la série des FDI, l’Amiral Ronarc’h, a été mise à l’eau sur le site Naval Group de Lorient, en présence de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, de Nikolaos Panagiotopoulos, ministre de la défense de la République hellénique, et de hautes autorités du ministère des Armées notamment Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement, Thierry Carlier, ingénieur général de l’armement et directeur général adjoint de la DGA, et François Moreau, vice-amiral d’escadre et major général de la Marine.
Pierre Éric Pommellet, Président-Directeur général de Naval Group a déclaré : « Nous sommes fiers d’être présents ici à Lorient aujourd’hui pour célébrer ce jalon important pour l’Amiral Ronarc’h, première de la série FDI, la nouvelle génération de frégates de premier rang de la Marine nationale. La mise à l’eau d’un navire de guerre est aussi l’occasion de rappeler que l’outil industriel français est au service de nos forces armées, engagé dans l’économie de guerre. Dès 2025, le site Naval Group de Lorient réalisera ainsi jusqu’à deux bateaux par an. Aujourd’hui, nous célébrons également l’avenir du programme FDI avec la présence du ministre Nikolaos Panagiotopoulos, l’occasion de rappeler l’importance de la coopération militaire et industrielle en Europe, la FDI associant déjà de nombreux industriels grecs dans la réalisation du programme pour la Grèce ».
Les premiers essais en mer de la FDI débuteront en 2023 pour une livraison en 2024. La livraison des quatre autres navires de la série FDI s’échelonnera jusqu’à la fin de la décennie. Durant cette période, Naval Group produira également trois FDI pour la Grèce, une quatrième étant actuellement prévue en option.
Une performance industrielle locale et nationale
Le site industriel de Naval Group à Lorient dispose, grâce aux investissements de ces dernières années, d’infrastructures industrielles modernes, qui permettent de répondre aux défis techniques et technologiques en matière de conception et de construction en série de navires militaires. Grâce à une nouvelle organisation industrielle performante qui optimise les délais de construction, Naval Group sera en mesure d’accélérer sa production et de produire ainsi jusqu’à deux bateaux par an sur son site de Lorient dès 2025.
De nombreux savoir-faire sont mobilisés par le programme FDI. Les métiers de la production notamment nécessitent des compétences spécifiques et rares, qui résultent de longues années d’expérience dans les métiers de la construction navale militaire : charpentier-tôlier, formeur-dresseur, soudeur coque ou tuyauteur, entres autres.
Pour assurer la pérénisation de ces compétences de pointe au service des programmes navals, Naval Group favorise le recrutement des jeunes talents. Naval Group recrute plus de 500 alternants et plus de 1500 nouveaux collaborateurs cette année.
La réalisation de la FDI permet de soutenir l’emploi de toute la chaîne industrielle de la construction navale en France, du site Naval Group de Lorient comme de tout le bassin lorientais. Chez Naval Group, ce sont ainsi plus de 1200 personnes et plus de 400 sous-traitants qui travaillent à temps complet sur le programme. Le programme FDI associe de très nombreux partenaires français et grecs, au premier rang desquels se trouvent Thales et MBDA.
La FDI, première frégate de combat multi rôles, innovante, 100 % numérique et cyber-sécurisée
Les FDI sont des navires de haute mer polyvalents, endurants et capables d’opérer, seuls ou au sein d’une force navale, dans tous les domaines de lutte : antinavire, anti-aérien, anti-sous-marin, menaces asymétriques et projection de forces spéciales. Rassemblant sur une plateforme compacte le meilleur des technologies navales françaises, la FDI est une frégate puissante et innovante, conçue pour faire face à l’évolution permanente des menaces.
Conçues et produites à l’aide d’outils numériques de dernière génération, ce sont également les premières frégates à bénéficier à bord d’une architecture numérique qui leur permettra de s’adapter en continu aux évolutions technologiques et opérationnelles. Ainsi, les FDI seront capables de faire face aux menaces du haut du spectre actuelles et futures, avec une couverture à 360° dans toutes les bandes de fréquence, et d’assurer le traitement de données de plus en plus nombreuses.
Les FDI seront également les premières frégates françaises nativement protégées contre la menace Cyber, avec une architecture informatique redondée autour de deux Data Centers qui hébergent, de manière virtualisée, une grande partie des applications informatiques du navire. Au titre de l’innovation opérationnelle, les FDI inaugurent le concept de passerelle dédiée à la lutte contre la menace asymétrique. Ce système permettra la coordination et la conduite de la lutte contre les menaces aériennes et de surface proches et de petites tailles, notamment les embarcations piégées.
Fortement armées (missiles antinavires Exocet MM40, missiles antiaériens ASTER, torpilles anti-sous-marines MU90, artillerie), les FDI peuvent embarquer un hélicoptère lourd (classe 10t, comme le NH90) ou le futur Guépard Marine et un drone aérien (jusqu’à 700 kg), mais aussi mettre en œuvre des forces spéciales avec deux embarcations pour commandos. Elles sont équipées du radar Sea Fire à quatre panneaux fixes, de nouvelle génération, développé par Thales, qui leur confère, associé au système de mise en œuvre des missiles, des capacités de défense de zone.
Caractéristiques techniques
- Déplacement : classe 4 500 tonnes
- Longueur : 122 mètres
- Largeur : 18 mètres
- Vitesse : 27 nœuds
- Autonomie : 45 jours
- Capacité de logement : équipage de 125 personnes + 28 passagers