Parti de Panama en 2019, le voilier Exultet skippé par Thierry Pichon, et ses huit jeunes membres d’équipage, se sont échoués le 9 septembre dernier sur le récif corallien de l’île de Huahine en Polynésie française. (…) Sains et saufs, ils ont été hélitreuillés par les sauveteurs en mer. « Nous avons été bien secoués psychologiquement a confié à Famille Chrétienne Thierry Pichon, joint par téléphone cinq jours après l’échouement de son voilier. Heureusement pour nous, il n’y avait que deux mètres de houle ».
Parti de France en septembre 2018 avec deux autres bateaux, le voilier Exultet avait traversé l’Atlantique nord pour rejoindre les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), qui se déroulaient au Panama du 22 au 27 janvier 2019. A l’issue de ce grand rendez-vous autour du pape François, Thierry Pichon et son équipage – des jeunes catholiques venant pour des séjours plus ou moins longs – avaient décidé de poursuivre leur périple vers l’ouest, en direction de la Polynésie française, en attendant les prochaines JMJ de Lisbonne initialement programmées en août 2022.
Vie fraternelle, prière et rencontre
Depuis deux ans, le voilier enchaîne les missions dans les très nombreuses îles françaises de l’océan pacifique sud. « Nous avons témoigné lors des Journées diocésaines de la jeunesse à Tahiti à l’été 2019, puis nous avons rendu service dans plusieurs endroits comme les îles Marquises ou l’archipel des Gambier (1600 km à l’est de Papeete, ndlr) à l’appel de Mgr Jean-Pierre Cottanceau, archevêque de Tahiti », détaille Thierry Pichon. « Les Polynésiens ont la foi chevillée au corps, ils sont heureux de voir des jeunes de métropole témoigner que la foi en Occident n’est pas morte », poursuit cet ancien officier de marine, résumant la mission d’Exultet en trois mots : vie fraternelle, prière et rencontre.
Depuis trois semaines, le skipper parlemente avec les autorités de Wallis-et-Futuna (3000 km à l’ouest de Tahiti ; ndlr) pour y faire étape avant d’atteindre la Nouvelle-Calédonie. « Nous souhaitions nous y rendre pour rencontrer la population mais également nous recueillir sur la tombe de saint Pierre Chanel, premier martyr et saint patron de l’Océanie, connu pour avoir été l’un des premiers évangélisateurs des îles du Pacifique ». C’est en navigant vers cet objectif que l’échouement s’est produit sur le récif de Huahine. « Le secteur est connu pour sa dangerosité », admet Thierry Pichon. Un vent légèrement plus fort que prévu et une erreur d’anticipation ont ainsi réduit à néant trois années de navigation.
50 000 euros pour repartir
L’opération de déséchouage est extrêmement chère et l’assurance ne couvre pas l’intégralité du sinistre. Pour sauver le bateau et le remettre en état, Thierry Pichon doit réunir près de 50 000 euros. « Nous lançons un appel aux dons car notre objectif est de poursuivre cette mission », assure-t-il. « Il y a une histoire derrière ce bateau : celle d’une cinquantaine de jeunes qui s’y sont relayé et qui ont vécu des choses extraordinaires ». Une fois le bateau sorti de l’eau, il faudra compter au moins trois bons mois pour le réparer. « Nous avons prévu de commencer la traversée de l’océan Indien en janvier 2022 pour rejoindre les JMJ de Lisbonne », ajoute, énergique, le skipper.
Source : Antoine Pasquier pour le site famillechretienne.fr