La 6ème édition du salon Euromaritime se tient à Marseille du 30 janvier au 1er février prochains. Présentation.
Propos recueillis par Aurélien Duchêne
Quelle est la vocation d’Euromaritime ?
Sa vocation est d’être le salon professionnel d’une filière industrielle essentielle pour la France. Il est normal qu’en France, toutes les grandes industries aient un moment pour se réunir, échanger et faire du business en interne et à l’international.
Quel est l’intérêt pour une entreprise de participer au salon ?
L’intérêt est d’abord de rencontrer dans un temps très court (trois jours) l’ensemble de l’écosystème qui la concerne : clients, politiques, acteurs institutionnels… Un autre intérêt évident est de faire du benchmark, de se frotter à la concurrence, ou encore de trouver de nouveaux prospects, de rencontrer des clients et partenaires potentiels que vous ne connaissiez pas, d’autant que nous avons lancé cette année une importante opération de prospect à l’international.
Euromaritime est-il ouvert au grand public et si oui, quel intérêt celui-ci peut-il trouver à ce salon ?
Euromaritime n’est pas ouvert au grand public car c’est un salon professionnel, mais les personnes qui le souhaitent peuvent toujours demander un badge : leur intérêt est de découvrir à quel point la mer est l’avenir de la terre et les professionnels ont intérêt à leur montrer cela.
Hormis l’ouverture africaine dont nous allons parler, Euromaritime qui réunit une majorité d’acteurs français du secteur, est-il largement ouvert sur l’Europe et sur le reste du monde, notamment l’Asie ?
Euromaritime porte dans son nom l’intention de réunir en priorité les acteurs européens du maritime. Mais nous nous tournons aussi vers l’extérieur, en particulier vers la Méditerranée, l’Afrique et le Moyen-Orient : c’est pour cela que nous sommes installés à Marseille, quand les autres salons existants (Rotterdam, Hambourg, Oslo) sont en Europe du Nord. Nous sommes tournés vers le Sud, ses partenaires, ses clients, ses acteurs institutionnels. Mais nous n’avons à ce jour pas d’ambition asiatique.
Quels vont être les temps forts du salon ?
Le premier va être son inauguration avec les autorités et une rencontre « journées de l’innovation maritime » labellisée par le Secrétariat d’Etat à la Mer (le salon a lieu cette année en plein remaniement, mais les équipes ministérielles travaillent toujours). Deuxième moment fort, une rencontre dédiée aux garde-côtes en mer, en partenariat avec le Secrétaire général de la Mer qui invite une dizaine de délégations de Méditerranée. Et le troisième moment, ce sont bien sûr des échanges, conférences et rencontres avec les industriels du salon, ainsi que la visite très attendue du nouveau remorqueur de haute-mer Abeille Méditerranée, qui apportera à ce salon,auparavant 100% civil, une touche liée à la sécurité, aux douanes ou encore à la protection de l’environnement. Nous allons également parler innovation, décarbonation, formation, smart ports, sécurité, questions stratégiques, systèmes embarqués, intelligence artificielle, cyber et robotique, croisières… Avec un espace pour les start-ups qui auront l’occasion de présenter leurs innovations à des entreprises plus établies de l’écosystème maritime.
Euromaritime organise le 1er Forum maritime eurafricain. Qui cet événement rassemble-t-il et pour quel objectif ?
Nous créons en effet un forum dont l’objectif est de réunir des représentants des ports et compagnies maritimes de l’ensemble de l’Afrique. Nous aurons à peu près une dizaine de pays représentés, avec en particulier des ministres du Gabon et du Togo, des représentants des ports de San Pedro, Douala et d’autres grands ports d’Afrique, et toute une série de délégations, en particulier de l’OPRAG [Office des Ports et Rades du Gabon, ndlr]. Ce sera l’occasion de faire échanger des acteurs de l’économie maritime africaine, dont leDirecteur du département Economie Bleue de l’Union africaine. Notre intention est d’organiser ce Forum annuellement alternativement en France et en Afrique.L’objectif de ce Forum Maritime est de créer des relations entre les acteurs du maritime africains et européens, afin de développer des partenariats gagnant-gagnant, équilibrés, éthiques, porteurs d’avenir et différents de ce que nous avons connus et dont plus personne ne veut.
A l’heure où les migrations constituent un enjeu existentiel pour l’Europe, l’économie bleue peut-elle, selon vous, participer à cette grande ambition de fixer chez elle la jeunesse africaine ?
Évidemment oui. Il y a énormément à faire pour développer l’activité maritime en Afrique. Nous aurons, par exemple, une table ronde sur les énergies marines renouvelables, l’Afrique étant, comme l’Europe, un espace où les énergies marines et fluviales peuvent se développer. Nous aurons des échanges sur la formation de la jeunesse africaine aux métiers maritimes. Si ce défi est relevé, le développement maritime de l’Afrique ne fait aucun doute.
Quels seront pour vous, une fois le salon terminé, les principaux indicateurs de son succès ?
Il y a le nombre d’exposants, qui est en légère augmentation cette année ; le nombre de visiteurs, et surtout la capacité à faire revenir les visiteurs et les exposants. Ce qui compte d’abord, c’est la satisfaction des exposants, des clients, des partenaires et des visiteurs. Il est essentiel que tous aient le sentiment de passer un moment agréable et utile et qu’ils puissent assister à des conférences et rencontres intéressantes. Une petite anecdote pour terminer notre échange: l’un de nos exposants du précédent salon n’est pas revenu cette année parce qu’il avait engrangé trop de commandes sur l’édition précédente. Cela fait évidemment un exposant en moins, mais c’est une grande satisfaction pour nous de voir un exemple de carnet de commandes qui s’est rempli grâce à notre salon Euromaritime 2022.
En savoir + : https://www.euromaritime.fr/fr/
Aurélien Duchêne