Après trois mois de travaux de rénovation sous l’égide d’un architecte du patrimoine, le Marégraphe de Marseille, construit en 1885, a repris ses mesures de l’élévation du niveau de la Méditerranée, qui ont permis, en 1897, de déterminer le niveau zéro des altitudes françaises. Emmanuelle Prada-Bordenave, présidente du conseil d’administration de l’IGN, et le vice-amiral Lionel Mathieu, Commandant de la Marine à Marseille, qui représentait l’amiral Nicolas Vaujour, président du conseil d’administration du Shom, ont célébré la fin de ce chantier et la reconnaissance internationale du Marégraphe en tant que station d’observation marine centenaire et station d’observation à long terme par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) avec la pose d’une plaque inaugurale ce 15 septembre 2023.
Un chantier symbolique pour préserver un instrument scientifique patrimonial
Implanté sur la corniche depuis plus d’un siècle, l’ensemble historique et scientifique que représente le Marégraphe de Marseille a subi l’usure du temps et du climat (sel, embruns, vent, soleil). Les travaux qui ont permis la rénovation des parties extérieures du site, dont le montant total s’élève à 230 000 euros, ont été financés en partie par l’IGN, par la région Sud, par la mission Stéphane Bern de sauvegarde du patrimoine ainsi que par des dons privés via la Fondation du patrimoine. Les travaux ont permis la restauration des grilles extérieures, des fenêtres et des volets, de la toiture de la maison du gardien, du plancher en plexiglas pour le puits et de l’emblématique Dôme de la verrière, refait à l’identique. L’appareil historique, qui avait été endommagé, a lui aussi été restauré et réparé. D’autres travaux sont à prévoir pour compléter la restauration de l’intérieur du site.
« Le Marégraphe de Marseille est un gardien vigilant des évolutions de la mer et un témoin silencieux des changements de notre environnement,” a déclaré Emmanuelle Prada-Bordenave, présidente du conseil d’administration de l’IGN. “Sa rénovation nous rappelle que, tout comme les marées qu’il mesure, notre planète est constamment en mouvement. L’IGN est heureux et fier d’avoir réalisé ces travaux car il nous appartient de préserver ce patrimoine inestimable pour les générations futures. »
“La rénovation du Marégraphe de Marseille marque un jalon significatif dans l’histoire des observatoires marégraphiques,” a ajouté le vice-amiral Lionel Mathieu, Commandant de la Marine à Marseille, qui représentait l’amiral Nicolas Vaujour, président du conseil d’administration du Shom. “Ces mesures, capturées avec précision par des instruments séculaires et au niveau de l’état de l’art actuel, sont une boussole essentielle pour comprendre les complexités de notre planète, et nous accueillons avec plaisir la reconnaissance par l’OMM du Marégraphe de Marseille comme station d’observation marine à long terme. »
Le Marégraphe de Marseille, témoin précieux du changement climatique
Effectuant entre 1885 et 1897 les mesures qui ont déterminé le niveau zéro des altitudes de la France, le Marégraphe de Marseille est aujourd’hui un témoin précieux des évolutions de notre planète, notamment de l’élévation du niveau de la mer qui est un indicateur fort du changement climatique. Sa reconnaissance internationale par l’OMM en juin dernier souligne son rôle essentiel dans la collecte de données cruciales pour la recherche scientifique.
Conçu par l’illustre architecte Henri Lombard et inauguré en 1884, Le Marégraphe a joué un rôle fondamental dans la mesure des marées méditerranéennes pendant plus d’un siècle. Il a fourni des données précises et essentielles pour la navigation, la recherche scientifique et la surveillance environnementale, contribuant ainsi au développement de la région et de son économie maritime.
Les données du Marégraphe sont aujourd’hui collectées et diffusées sur data.shom.fr via Refmar (intégrant l’ensemble des réseaux de marégraphes français) afin de promouvoir leur utilisation par le plus grand nombre.
Pourquoi observer le niveau de la mer aujourd’hui ?
La mesure des hauteurs d’eau couvre aujourd’hui encore de nombreux besoins opérationnels :
- sécurité de la navigation à l’entrée des ports,
- élaboration des cartes marines,
- amélioration des prédictions de marée et des modèles hydrodynamiques,
- surveillance de la montée du niveau moyen de la mer en soutien au Plan national d’adaptation au changement
climatique - étalonnage des satellites altimétriques,
- connaissance et gestion intégrée du littoral,
- études statistiques et historiques des niveaux extrêmes et surcotes,
- prévision en océanographie côtière,
- soutien au centre national d’alerte aux tsunamis en Méditerranée et Atlantique nord-est,
- soutien à la Vigilance vagues et submersions de Météo France.
Source : IGN/Shom.
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