Selon le dernier rapport de la société de données et d’analyses GlobalData intitulé « Artificial Intelligence in Defense », les puissances militaires mondiales recherchent l’avantage de l’IA dans le cadre de l’escalade de la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine.
Stimulé en partie par la concurrence entre les superpuissances mondiales, notamment les États-Unis et la Chine, qui s’engagent dans une guerre technologique permanente, le marché mondial de l’intelligence artificielle (IA) représentera 908,7 milliards de dollars en 2030, enregistrant un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 35,2 % par rapport à 81,3 milliards de dollars en 2022. Avec l’escalade de la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine, l’IA joue un rôle majeur dans l’élaboration des politiques sociales, économiques, politiques et militaires des deux pays, indique GlobalData, une société leader dans le domaine des données et de l’analyse.
Ce dernier rapport de GlobalData révèle plusieurs initiatives en matière d’IA menées par des armées et des fournisseurs de matériel de défense du monde entier, notamment l’US Air Force, BAE Systems et Raytheon Technologies. Les progrès rapides de l’IA en ont fait une technologie clé pour des pays comme les États-Unis et la Chine.
En août 2022, les États-Unis ont adopté le CHIPS and Science Act, qui comprend des mesures destinées à limiter l’accès de la Chine aux technologies américaines de fabrication de puces. D’autres restrictions à l’exportation ont également été annoncées en octobre 2022 afin d’empêcher l’exportation de semi-conducteurs américains vers la Chine. En réponse, en juillet 2023, la Chine a promulgué des contrôles à l’exportation sur le gallium et le germanium, des éléments de terres rares essentiels à la fabrication de semi-conducteurs et de cellules solaires.
Pour Benjamin Chin, analyste associé, Intelligence thématique chez GlobalData : « L’intérêt du public pour l’IA s’est accru depuis la publication du ChatGPT d’OpenAI en novembre 2022, bien qu’elle fasse partie des stratégies militaires depuis des décennies ». L’IA peut automatiser et améliorer tous les aspects de la guerre moderne, y compris l’entraînement et la simulation, la collecte de renseignements, la guerre électronique et le service en première ligne.
« Les États-Unis et la Chine sont actuellement engagés dans un échange de coups, chacun essayant de limiter l’accès de l’autre au matériel et à la technologie associés à la recherche et au développement de l’IA. L’escalade de la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine montre à quel point l’IA est cruciale pour les stratégies politiques, économiques et militaires des superpuissances mondiales ».
L’IA militaire est confrontée à des défis éthiques et culturels. En 2018, les États-Unis et la Russie ont bloqué les négociations de l’ONU sur l’interdiction de l’utilisation d’armes autonomes létales (LAW). En 2021, les États-Unis, la Russie, l’Inde et Israël ont bloqué d’autres négociations de l’ONU visant à interdire l’utilisation des ALM. L’intégration de l’IA pose de nombreux défis éthiques dans le secteur de la défense, qu’il s’agisse de préoccupations humanitaires ou réglementaires soulevées par les armes létales autonomes et la désinformation. Ces problèmes soulèvent de sérieuses questions sur l’utilisation de l’IA dans le domaine militaire et sur la manière dont les gouvernements devraient réglementer son développement ou restreindre son utilisation.
Benjamin Chin conclut : « La perspective d’intégrer l’IA avancée dans l’armée soulève, à juste titre, de sérieuses questions éthiques. Les puissances militaires ont à maintes reprises manifesté leur intérêt pour confier à l’IA le contrôle de plates-formes d’armement de plusieurs millions de dollars.
« Dans de tels cas, la capacité des systèmes autonomes à identifier, cibler et éliminer les menaces hostiles perçues sans surveillance humaine suscite une inquiétude particulière. Toutefois, comme pour toute technologie militaire, la perspective de se laisser distancer par d’autres pays peut contraindre les armées à intégrer l’IA en dépit des préoccupations éthiques. »
Source : GlobalData.
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