Offrant un débit trois fois plus élevé, une résistance aux menaces les plus avancées et une grande flexibilité d’emploi, le système de télécommunications militaires SYRACUSE IV va considérablement accroître les capacités des armées et permettre à la France de disposer d’une plus grande autonomie de décision et d’action.
Ce lancement est une illustration concrète du renforcement de nos moyens spatiaux militaires porté par la Loi de programmation militaire 2019-2025. Cette ambition a été réaffirmée par la nouvelle stratégie spatiale de défense annoncée par Florence Parly en 2019, avec 700 millions d’euros supplémentaires d’ici à 2025, portant à 4,3 milliards les investissements du ministère des Armées dans le domaine spatial. Elle s’est d’ores et déjà traduite par le lancement du programme ARES dédié aux systèmes de surveillance de l’espace et de défense de nos satellites, et la mise en place du nouveau Commandement de l’espace.
Le lancement du satellite SYRACUSE 4A initie le renouvellement des moyens de télécommunications militaires par satellite, prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025. Durant la période, l’ensemble des capacités spatiales d’observation, de communication et de renseignement électromagnétique seront renouvelées et renforcées pour répondre aux nouvelles menaces et permettre à la France de préserver la liberté d’accès et d’utilisation de l’espace, indispensable à notre indépendance stratégique.
L’évolution des modes d’engagement opérationnels (déploiements rapides sur des zones très étendues) et la numérisation de l’espace de bataille génèrent un besoin croissant de connectivité. Dans ce contexte, le ministère des Armées a lancé le remplacement du système de télécommunications SYRACUSE III (2 satellites actuellement en service, complété par le satellite franco-italien SICRAL 2), afin d’étendre les capacités aux trois armées, de faire face aux nouvelles menaces et d’accélérer le partage d’information.
La nouvelle constellation SYRACUSE IV succédera progressivement aux moyens déployés dans le cadre du programme SYRACUSE III. Plus souple d’emploi et offrant une meilleure résistance aux différentes attaques, telles que le brouillage ou les cyberattaques, ce système de nouvelle génération permettra aux armées de communiquer à de très longue distance avec un débit global 3 fois plus élevé. Grâce à ses performances, les utilisateurs pourront échanger des volumes de données plus importants, plus rapidement, à tous les niveaux de la chaîne de commandement.
Avec SYRACUSE IV, c’est aussi le renouvellement des stations utilisateurs (au sol) qui est engagé. Plus de 400 stations sol seront déployées au total dans les trois armées. Plus puissantes, plus sécurisées et mobiles, elles offriront la possibilité de connecter un plus grand nombre d’utilisateurs en simultané et permettront aux forces de communiquer dans les zones les plus isolées.
Elles arriveront dans la marine nationale et l’armée de Terre d’ici à 2023 pour équiper les principaux navires de surface, les sous-marins de type « Suffren » et de nombreux véhicules du programme SCORPION. Le déploiement est massif : 4 à 5 fois plus de véhicules de l’armée de Terre seront dotés de stations modernisées. Et pour la première fois, des aéronefs disposeront d’une capacité de communication militaire souveraine par satellite, à commencer par l’avion ravitailleur MRTT Phénix..
Le satellite SYRACUSE 4A sera pleinement qualifié dans 9 mois. Après 7 mois pour rejoindre son orbite géostationnaire à 36 000 km,, il subira ensuite une série de tests durant 2 mois. Il pourra ensuite accueillir les premières liaisons au profit des stations sol utilisateurs et être déclaré opérationnel.
La Direction générale de l’armement (DGA) assure la conduite du programme SYRACUSE IV en équipe intégrée avec le Commandement de l’espace (CDE). La DGA assure en propre la maîtrise d’ouvrage de l’ensemble du système et s’appuie également sur l’expertise du Centre national d’études spatiales (CNES). La maîtrise d’œuvre industrielle des satellites SYRACUSE IV est assurée par le groupement d’entreprises Thales Alenia Space et Airbus Defence & Space. Arianespace assure les services de lancement. Le coût total de réalisation du programme SYRACUSE IV s’élève à 3,6 milliards d’euros.