Le mercredi 11 juin, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice, Farah Obaidullah, directrice et fondatrice de l’organisation The Ocean and Us, a rencontré Madame Leticia Carvalho, Secrétaire générale de l’Autorité Internationale des Fonds Marins (ISA), pour lui remettre officiellement deux expressions clés de l’inquiétude de la société civile concernant l’avenir de l’océan profond au-delà des juridictions nationales :
La Déclaration pour un Moratoire sur l’Exploitation Minière en Eaux Profondes
Appelant à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes, cette déclaration reflète la voix collective de la société civile engagée pour la protection de l’un des écosystèmes les plus fragiles et méconnus de notre planète.
À ce jour, 162 organisations issues de 30 pays ont soutenu cet appel — couvrant les secteurs des affaires, de la culture (musées et centres d’art), du sport, du monde associatif, de l’éducation, des groupes de femmes et des associations de pêcheurs.
Ces voix, diverses en origines et perspectives, sont unies dans leur alarme face aux dommages irréversibles que cette industrie pourrait causer à l’océan.
La Pétition “Non à l’Exploitation Minière en Eaux Profondes”
Signée par près de 350 000 personnes à travers le monde — et ce chiffre continue de croître —, cette pétition reflète une opposition publique massive et plurielle contre le démarrage de l’exploitation minière en eaux profondes.
« Étant donné l’état critique de notre monde vivant, dont nous dépendons tous, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ouvrir l’océan mondial à l’exploitation minière en eaux profondes. La résistance mondiale — de citoyens engagés dans le monde entier et tous secteurs confondus — est claire : nous devons faire une pause et protéger notre patrimoine commun. » — Farah Obaidullah, Directrice et Fondatrice de The Ocean and Us
Les documents remis à l’ISA constituent une contribution constructive au dialogue international en cours sur la gouvernance du patrimoine commun des océans. The Ocean and Us souligne l’importance de la transparence, de la précaution et de la responsabilité intergénérationnelle comme principes fondamentaux des décisions liées aux grands fonds marins.
L’organisation appelle l’Autorité Internationale des Fonds Marins et ses États membres à prendre en compte cette mobilisation croissante de la société civile et à veiller à ce que les décisions futures laissent un héritage de protection — et non d’exploitation — de l’océan profond.
« La Haute Mer représente l’un des derniers espaces véritablement sauvages sur Terre — un patrimoine commun de toute l’humanité et de tous les êtres vivants, aujourd’hui et pour les générations futures. Et pourtant, nous vivons une crise profonde. Plus des deux tiers de la faune mondiale ont déjà disparu. L’urgence climatique accélère cette perte, déstabilisant les systèmes naturels qui nous soutiennent — y compris l’océan profond, qui régule le climat, stocke le carbone et soutient la vie planétaire.
Si elle est autorisée, l’exploitation minière en eaux profondes causera des dommages irréversibles, libérera du carbone stocké depuis des millénaires et compromettra la résilience de notre océan au moment même où nous en avons le plus besoin.
Plus que jamais, nous devons défendre le principe des biens communs mondiaux, et agir par le droit international pour protéger ce qui appartient à tous. » — Farah Obaidullah, Directrice et Fondatrice de The Ocean and Us
La Secrétaire générale de l’ISA a remercié The Ocean and Us pour le partage de la Déclaration, en expliquant que sa position est que « la meilleure façon de protéger l’océan est d’avoir des réglementations rigoureuses. » Elle a également salué l’engagement de l’organisation en faveur des femmes dans l’action océanique, expliquant qu’elle utilise le titre de Madame la Secrétaire générale « pour souligner l’importance — et la rareté — des femmes à la tête du leadership océanique. »