Par Bernard CEAS
Bernard et Martine Ceas à bord de leur trawler Tintamarre
Photos : Bernard Ceas, Hugues Dorsner (drone), Patrick Chupeau et Philippe Caserta
Nous étions tous confinés et contrits. Tintamarre reposait sur son ber, abandonné de tous, toutes œuvres vives emballées, prêt à peindre, n’attendant plus que la libération du peintre et accessoirement du vendeur de peinture… Puis la vie a repris, au ralenti, comme dans les films où le héros court au travers des balles. Nous avancions masqués, dans une foule de petits virus dont le danger variait au fil des journaux télévisés. Même au ralenti, le colis des pièces Bénéteau a fini par arriver, la peinture à se poser sur la coque enduite et poncée, et là, tout s’est accéléré !
Nous étions tous libres, de sortir à plus d’un kilomètre, à plus de cent kilomètres, à abuser d’un tas de kilomètres, mais ça semble plus raisonnable en miles (marins). En moins de temps qu’il fallut pour réaliser notre nouvelle situation d’hommes libres, nous étions à Porquerolles, Port Cros puis Calvi.
La Revelatta au large de Calvi (Corse)
La quiétude d’un carré, au mieux d’un espace réduit sur un bateau de treize mètres, prolongeait cette notion de confinement, dans un nouveau cocon. Passée la Revelatta et le musoir du port de la citadelle, nous débarquions sur un port de Calvi, désespérément vide, restaurants et boutiques fermées, pannes dramatiquement désertes ! Une impression de catastrophe récente qui venait heurter une liberté retrouvée, perturbée par une situation nouvelle, décalée. Nous pensions initialement voguer vers l’île d’Elbe et ses mouillages accueillants, car immenses, malgré la foule, et nous nous trouvions sur une côte ouest-Corse, quasi privatisée, avec une météo à dix jours, parfaitement sereine.
A nous Marina d’Elbo, un cirque de porphyre rouge, coiffé de sa tour génoise, son eau turquoise, ses poissons d’argent qui viennent se coller dans le masque. Plage superbe mais protégée, interdite au débarquement, maquis touffu d’où émergent quelques ruines de bergeries et de gros rochers ronds, travaillés par l’érosion du vent en autant de monstres et de statues de pierre. Le mouillage est interdit de nuit, on est déjà dans la réserve de Scandola !
La réserve marine de Scandola
Passage à terre de Gargallo, un goulet de quelques mètres entre les roches, sous la coque à moins d’un mètre, d’énormes blocs… Ça passe ! Les deux trawlers qui nous accompagnent, confiants, ont suivi, dont le cinquante-deux pieds, qui a dû passer fin ! Le temps de se remettre de l’émotion, on entre déjà dans Girolata ou l’abri est sûr, sur les bouées, derrière le fameux fortin. Accueil traditionnellement hospitalier, quasi affectueux. On nous a pris les bouts, devant et derrière, et nous voilà solidement arrimés pour aller à la baignade. Ici, comme souvent en Italie ou en Grèce, on se baigne dans l’eau cristalline du port. Sur la plage, les vaches ne semblent pas autrement choquées. Tout à l’heure, en annexe, on ira acheter du saucisson d’âne ! Les trois-quarts des bouées sont libres, notre impression de privilégiés se confirme et l’on s’aperçoit de la différence des relations entre locaux et plaisanciers, lorsque la plaisance ou le tourisme sont désirés au lieu d’être subis !
Mouillage de Saleccia proche de Saint Florent (Corse du Nord)
Généralement ensuite, on pique sur Cargèse dont l’ambiance est différente des autres petites villes Corses. Deux églises se font face. Catholiques et Orthodoxes y font bon ménage car le gros village a recueilli jadis toute une colonie grecque. Mais la halte est différée Les tempêtes hivernales d’Ouest ont démonté la digue de mer qui résistait parfaitement depuis des décennies. A mettre peut-être sur le compte du dérèglement climatique, ma privation d’une bonne bière fraiche avec Doumé, le préposé municipal du port qui sert aussi le gasoil, et des bières (Chut !) pour le plaisancier sympa ?!…
On passe donc avec regret, cette halte conviviale habituelle pour un mouillage en baie de Sagone, avant le beau passage des Sanguinaires, entre la presque-île qui porte une tour et la première île. Si l’on ne se rate pas, à moins de faire exprès d’aller se poser sur l’écueil du Tabernacle, on entre en Baie d’Ajaccio. Un fond de Libeccio persiste ? On sera bien au mouillage devant Sainte Barbe dans le Sud, avant de rejoindre demain le port de la citadelle, rebaptisé Tino Rossi. Le second grand’homme du coin, le capitaine du port, nous réserve un accueil courtois, faisant fi des quelques mots virulents échangés il y a quelques années déjà, et du paragraphe élogieux qui lui avait été consacré dans le tome 1 de « Sur les traces d’Ulysse, 100 escales de rêve en Méditerranée ».
Sainte Marie (Cap Corse)
Il faut dire que les plaisanciers, là aussi, ont déserté le lieu, et la coquette capitale fonctionne au ralenti, beaucoup d’établissements étant toujours fermés !
En sortant de la Baie d’Ajaccio, après un dernier bain à Anse Cacao, on entre vraiment dans le Sud Corse et ses mouillages de rêve, Baie de Cupabia, Golfe de Valinco avec, en entrant au Nord, Porto Polo protégé du Mistral (N-W), et au Sud, Campo Moro protégé du Libeccio (S-W). Au fond, Propriano est toujours une escale prisée, vivante et accueillante, où l’on trouve encore des commerces surannés incroyables. La droguerie-Bazar sur deux étages est tenue depuis plus de 150 ans Le papé du Ship Chandler a 93 ans, c’est son grand père qui avait fondé l’échoppe où l’on tombe encore sur des produits que l’on croyait disparus pour toujours !….
Porto Azzuro (île d’Elbe)
Au-dessous, les mouillages mythiques de Conca et Scoglio Bianco sont une étape vers Roccapina, au pied de la tour et du célèbre lion, une eau de lagon polynésien. La montée à pied vers la tour, en une trentaine de minutes, permet de faire la photo des trawlers en bas, semblant flotter dans le turquoise. De là, le lendemain, vers Arbitro ou Capiniéro, deux mouillages incontournables du sud, on retarde encore quelque peu notre entrée dans la faille de Bonifacio. On devrait y arriver lorsque le soleil se couche, dardant ses derniers rayons, enflammant la falaise de calcaire blanc, mais les places sont disputées, pour ne pas finir devant le B52, une boite sur le quai qui tient le port éveillé jusqu’à deux heures du mat’!…. Nous voilà dans les Bouches de Bonifacio, le monde d’Alphonse Daudet et de la Sémillante….
Lorsque l’on quitte Bonifacio, pour s’aventurer dans les « Bouches », vers Lavezzi et Cavallo, nul marin peut ne peut s’empêcher d’avoir, une pensée émue pour « ceux de la Sémillante », une frégate de la marine française du XIXème siècle qui transportait, depuis l’arsenal de Toulon, des troupes pour la guerre de Crimée, et qui fit naufrage dans la nuit du 15 au 16 Février 1855, lors d’une tempête affreuse, après avoir percuté l’écueil « Sud Lavezzi ». Près de 300 hommes d’équipage en plus de son état-major et 400 hommes de troupe, trouvèrent la mort dans une mer glaciale et déchaînée. Le 18 Février, la mer repoussa de très nombreux cadavres vers l’archipel des Lavezzi. On en comptera 560 sur les 773 hommes disparus. Ils reposent tous là, dans deux petits cimetières bucoliques, dans cala Lazzarina où est érigée une pyramide en leur honneur, et proche de Cala di Giunco, plus à l’est.
Le mouillage turquoise est splendide et difficile d’accès pour le profane. L’évitage y est limité. Il faut parfois mettre une amarre à terre. La nuit, les mouettes, des puffins cendrés que l’on ne trouve qu’ici, émettent des cris de bébés. La légende veut que ces cris soient des manifestations des marins disparus.
Les bateaux qui mouillent là, sont respectueux du site et de son histoire. C’est une réserve naturelle très protégée qui garde toute sa solennité, lorsque les deux promène-couillons bonifaciens quittent le lieu à 10 nœuds, musique à fond, pour rendre à la terre leur cargaison de touristes gavés de pâtes aux langoustes…. Cala Lazzarina retrouve alors sa beauté mélancolique et peut écouter ses mouettes !
Plus à l’Est, l’archipel Magdalena ouvre ses mouillages de rêve, mais les Italiens, sans échange de réciprocité, viennent au cul du bateau vous taxer d’une cinquantaine d’euros, pour déposer votre ancre, sans l’ombre d’un service. Heureusement, nous connaissons la « combinazione », et en arrivant dans ces criques après 16h et en repartant avant 9h le matin, on profitera d’une gratuité consentie par les conventions collectives locales qui semblent interdire, au moins en Italie, le travail après 16h le soir et avant 9h le matin….
Les beaux mouillages transparents de Magdalena sont la Cala Giorgio Marina sous Razzoli, la Cala Santa Maria au Sud-Est de l’île du même nom. Entre les deux, pour « se faire un peu peur », on pourra tenter le passage de Secca di Morto, avec un seuil à 1,80 m, ce qui laisse environ 60 cm d’eau sous ma quille… Sur l’Est de Caprera, Cala Coticcio est un mouillage superbe au milieu des poissons joueurs.
De Magdalena, on se sent inexorablement attiré vers la « Costa Smeralda », une côte Sarde, protégée depuis de longues années par un consorsium puissant créé jadis par l’Agakan. On évitera Porto Cervo, sauf à en faire le tour gratuit pour la visite (la nuit, pour un 42’, c’est 350 euros l’anneau). Le Golfo di Pero, juste au sud, est un bon abri pour la nuit, à moins que, comme moi, vous préfériez aller mouiller devant la plage protégée de Cala di Volpe. Un très beau site où vous observez dans la baie, le ballet des grands yachts et de leurs hélicos !
Plus bas, le Golfo di Marinella est une halte incontournable, protégée et très belle dans une eau de lagon au milieu des gros rochers ronds. Le supermarché du village, au-delà du petit port est particulièrement accueillant.
Après avoir contourné le Capo Figari, le Golfo Aranci est une belle étape sauvage, sous la petite île de Figarolo, très belle eau calme, transparente, avant d’embouquer le chenal d’entrée à Olbia. Sur bâbord, la Tavolara ressemble à s’y méprendre à notre Sainte Victoire. On y découvre même une brèche des moines. La famille locale y revendique le plus petit royaume au monde, qui crée débat au plan historique…. Le roi y cuisine une sorte de bouillabaisse locale, servie par la princesse (lire l’histoire complète sur le blog :
surlestracesdulysse-goggle.com)
Autour de la Tavolara, les mouillages sont nombreux, superbes et peuvent, au besoin, vous protéger de tous les vents, qui arrivent rarement tous à la fois ! Golfo Spurlata, Porto Taverna, Punta Spalmatore (où le roi a sa pizzeria), sont superbes. Pour ma part, j’ai une faiblesse toute particulière pour Cala Coda di Cavallo, bien protégée, sauf du Mistral. Entre la pointe et la petite île, il y a des oursins (Chutttt !).
La cote Est de l’ile d’Elbe
Olbia semble être de loin une ville sans charmes, avec une nouvelle marina sans âme… Nous trouvons à chaque visite, cette étape charmante et le petit port « Cercolo Nautico di Olbia » en plein centre-ville, tout au bout du chenal à tribord, nous accueille comme un membre de la famille (Canal 72 à la VHF). La grande rue est très agréable, les commerces charmants, les restos fabuleux, surtout les spaghettis au crabe. Au prix d’un panini à Porquerolles !
Aller plus bas est possible pour ceux qui auront du temps, mais il faudra descendre à Santa Maria Navarese, pour trouver aussi bien. Cela fait près d’une cinquantaine de miles. Aussi nous profitons et abusons des offres merveilleuses de la Tavolara, avant de remonter vers les Bouches de Bonifacio…
Même s’il est dur de quitter un pareil site, d’autres très belles étapes nous attendent, en remontant d’une traite la Costa Smeralda et Lavezzi/Cavallo, pour le Sud-Est Corse. La météo y est souvent sereine, à distance des « Bouches ». Après avoir négligé le Golfe de Santa Manza, trop austère à notre goût, on se retrouve, étape incontournable, à Rondinara.
Une baie toute ronde, bien protégée de l’Ouest et des variantes d’Est par ses deux pointes. On y venait déjà il y a trente-cinq ans ! A l’époque, Achille, qui déclarait avoir habité le monde durant trente ans dans un sac poubelle, avait investi le bunker au Sud. Il avait créé un petit resto pour les navigateurs, les écoutait à la VHF, avait une sorte de brocante où l’on pouvait se dépanner de tout, laisser des bouquins, en récupérer d’autres…. Un bonheur ! Il faisait le buzz, d’années en années, jusqu’à ce qu’un gros boum détruise le site. Le bunker, lui, a tenu, et la même année, une paillote Corse a ouvert sur la plage. Nous, les avocats sauce belle aurore avec les grains de sésame grillés jetés dessus, depuis, on les mange au bateau, par respect pour Achille….
Pinarello, au-dessus, est un golfe charmant mais moins intime, qui nous rapproche de Solenzara, un port que l’on apprécie toujours beaucoup pour son accueil. On s’y attarde souvent un jour, histoire de louer des motos, de monter vers Bavella et ses aiguilles mythiques et d’enrouler le beau bitume de la forêt de l’Ospédale.
De là, on pique sur Elbe en frôlant Montecristo, l’île prison et atterrissons sur Marina di Campo, sur la rive Sud d’Elbe. C’est un très bon mouillage, très sûr, très vaste, mais animé et charmant, à quelques encablures d’une coquette bourgade, bien plus importante que ce qu’il n’y parait vu de la mer ! La partie autour du port, est organisée pour le navigateur pressé, souvenirs, parfums (Aqua di Alba, très agréable dans un super packaging pour offrir…) Une fois passé le pont, un vrai village existe, avec de vrais gens, authentiques, charmants, avec une foule de commerçants très achalandés et pratiquant des prix de moitié inférieurs à ses célèbres voisines, Porto Azzuro (le Saint Tropez local) et Porto Ferraio (célèbre grâce à ce bon Napoléon !).
La maison de Napoléon (en jaune au centre de l’image) à Porto Ferraio sur l’île d’Elbe
De beaux mouillages turquoises encadrent, à l’ouest et à l’Est, Marina di campo et méritent une étape. Porto Azzuro qui est une étape également incontournable, est un très beau village, au look très léché. Il possède un très bon mouillage à proximité immédiate du port pour permettre au plaisancier de profiter du lieu, d’un coup d’annexe, sans en avoir à assumer le prix…
La côte Est est agréable, couverte comme les trois quarts de l’île, par une végétation luxuriante, dans tous les tons de vert. Les vestiges de tourelles et de bâtiments rouillés, donnent au lieu un cadre bucolique. Ce sont les restes des mines d’extraction de bauxite dont l’exploitation n’a cessé que depuis quelques dizaines d’années, vers 1980. Les Etrusques, plusieurs siècles avant Jésus Christ, exploitaient déjà le site. Attention ! Il en reste suffisamment pour perturber le compas de bord, que les néophytes appellent « boussole »…
Porto Ferraio (Ile d’Elbe)
Passée la pointe Nord-Est on découvre la rade de Porto Ferraio, mais il faut arriver tout au bout pour découvrir, derrière la tour du musoir, la vieille darse qui accueillit l’Empereur pour un peu moins d’une année. En une grosse dizaine de mois, ce dernier a su réorganiser et dynamiser cette île, et ses habitants vouent un culte ferventissime au grand homme et à ses grognards. Ils le fêtent en habit d’époque et quelle ne fut pas notre surprise de voir Cambrone lui-même, en uniforme d’apparat, nous prendre les amarres au son d’une musique militaire, donnée par cinquante grognards. Merde alors !…..
La maison de l’Empereur est située en haut de la ville, avec vue sur l’Italie et ses anciennes conquêtes. Les escaliers qui y mènent ont été prévus pour être montés avec la garde et les maréchaux d’empire à cheval. Il y a du vin Napoléon, de la bière Bonaparte, et partout ses couleurs, fond blanc, barré de rouge et incrusté de trois abeilles, dont Elbe a fait son drapeau.
Une immense baie, ouvre au Nord et se sépare en trois petits golfes qui sont autant de mouillages de rêve, selon les vents dominants. Plus à l’Ouest, Marciana Marina est le port idéal pour rejoindre Capraia, la discrète, à quelques 20 miles dans le Nord-Ouest. Elle mérite une étape dans son charmant petit port si toutefois vous avez pu réserver sur les bouées à sa sortie ou au mouillage devant. Maccinaggio et le cap Corse ne sont qu’à 20 miles à l’Ouest.
Avant de quitter l’île de beauté pour le continent, il serait dommage de ne pas profiter des mouillages à la sortie Ouest de Saint Florent. Sous la tour de la pointe Mortella, plus abritée qu’il n’y parait, ou dans la baie de Loto ou la plage de Saleccia… Trois lagons tropicaux dont il faut jouir, si la météo parfois ventée de la Balagne, vous en offre l’opportunité !
Viticcio (île d’Elbe)
Et puis, profitant d’une bonne fenêtre météo, pour faire le bon des cent miles qui nous séparent des îles d’Hyères, nous revoilà à Porquerolles et Port Cros pour une nouvelle période qui débute. On était navigateurs, nous revoilà plaisanciers. En vacances ! On retrouve là, ceux qui devaient partir, sont déjà revenus, ont un projet pour l’an prochain… On les aime aussi. On sort « à la journée », regroupés sur un bateau, les jours de grand beau, et le soir on retrouve le port que l’on a réservé depuis le 2 Janvier, comme « Papa et Maman », l’emplacement 17 du Camping des « Flots bleus ». Lorsque les navettes ont rechargé leur horde de touristes carbonisés, on joue à la pétanque sur la place. Le terrain est tellement mauvais que même le non initié peut ridiculiser le semi-professionnel ! Le perdant paye le Mojito et les tapas « Aux arcades ». On n’a plus assez de jours pour profiter de tout le monde, accepter et rendre toutes les invitations, qui s’éternisent tard sur les pannes. Dans les carrés, on refait le monde, sans distinction entre ceux qui font le tour de la Méditerranée ou les autres qui font le tour de Porquerolles. A chacun sa mer, son plaisir. On en rigole mais le 2 Janvier prochain au matin, on sera tous sur Internet, à réserver du 13 au 25 Aout, à Porquerolles, panne G, côté terre !
Les trawlers, évasion, sécurité, convivialité
- Bernard Ceas est l’auteur, entre autres, de : « Sur les traces d’Ulysse, Tome I, 100 escales de rêve en Méditerranée », Editions Mélibée (2017), et « Sur les traces d’Ulysse, Tome II, Humour en mer », Editions Saint Honoré (2020).
Le Trawler
Le Trawler de plaisance est né dans les années 70 dans les chantiers américains. Son concept : une construction solide, une carène de chalutier (trawler) bien protégée, un déplacement lent, source d’autonomie (plus de 500 miles), une transmission simple par arbre d’hélice. Bénéteau reprend le concept dans les années 2000, conservant tous les ingrédients, mais améliorant la carène pour la rendre semi-planante. La vitesse passe ainsi à plus de 15 nœuds, en déjaugeant ce qui réduit la résistance sur l’eau. Le Swift Trawler 42, né dans les années 2000 (12,17 x 4,17 de bau et 1,10 de tirant d’eau) est une révolution qui renvoie les Grand Banks en bois au pays des dinosaures ! Suivront un 44, un 50, un 52 et également un 30 et un 34 pour les petits modèles, remplacés par les 41, 47 et 35 plus récents, dans l’attente (un peu longue) d’un navire amiral de plus de 50 pieds pour concurrencer les Italiens qui arrivent en force sur le marché…. Les Grand Banks, désormais fabriqués en Malaisie dans des matériaux similaires, se situent sur du haut de gamme au dessus de 50 pieds. Aujourd’hui, et c’est heureux, le marché s’est considérablement enrichi de nouvelles marques, qui respectent plus ou moins le concept de départ. De nouveaux navigateurs les incitent à fabriquer des navires qui s’adaptent de mieux en mieux à des navigations moins longues, avec un confort à quai optimal…