Il était 10h30 ce matin quand Sébastien Josse a contacté son équipe à terre pour faire part d’une mauvaise nouvelle : tandis qu’il naviguait dans un flux soutenu (30 à 35 nœuds) et sur une mer très formée, à 600 milles dans l’ouest de la longitude du cap Leeuwin, le bateau est parti en survitesse. Il s’en est suivi un gros planté qui a endommagé le haut du foil bâbord de l’IMOCA60 Edmond de Rothschild. Sébastien Josse, qui était à l’intérieur au moment de l’incident, a alors empanné pour naviguer sur son foil tribord et sécuriser l’appendice touché. Pour des raisons de sécurité, Josse met provisoirement la course entre parenthèses et établit actuellement avec son équipe les meilleures options pour laisser passer le gros de la tempête. Le skipper et son team réfléchissent aussi aux solutions possibles pour tenter de se remettre en mode course. Nous aurons plus d’informations dans les heures à venir. Affaire à suivre, donc…
Ce lundi aux alentours de 12h30 (heure française), Romain Attanasio a heurté un OFNI (Objet Flottant Non Identifié). Ce choc a endommagé ses deux safrans. Romain se trouvait à environ 470 milles au sud de Cape Town. Romain raconte : « J’ai senti un énorme choc et vu des morceaux de safrans dans mon sillage. J’ai vite compris ce qu’il s’était passé. Je suis parti à l’abattée, le bateau s’est couché avec le gennaker à contre. J’ai pris mon temps pour redresser la situation. J’ai alors fait un état des lieux des dégâts. Le safran tribord est à moitié cassé, l’autre est beaucoup plus abîmé. Il n’y a pas d’autres soucis à bord : la barre bouge correctement. Il ne semble pas y avoir de problème dans la transmission. Mais il était hors de question de partir dans l’océan Indien dans ces conditions. Je fais donc route vers Cape Town où je devrais arriver mercredi matin. Je n’abandonne pas, je vais me débrouiller tout seul, sans assistance. » L’idée de Romain est de trouver une baie abritée, de réparer le safran endommagé et remplacer celui qui est complètement cassé (Romain a un safran de spare à bord). « Je suis passé par tous les sentiments aujourd’hui », raconte Romain. « Au moment du choc, j’étais abattu. Je m’imaginais en train d’annoncer à mon fils que je rentrais en avion. Mais le moral est meilleur maintenant. Je ne baisse pas les bras. Je vais perdre une semaine dans l’affaire mais cela n’est pas grave, l’aventure continue ! »
Armel Le Cléac’h imperturbable leader
Pendant ce temps, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) creuse l’écart sur le pourtant très accrocheur Alex Thomson (Hugo Boss), relégué à plus de 100 milles dans son tableau arrière. La grosse info de la journée, c’est qu’Armel a doublé la longitude du Cap Leeuwin, au Sud-Ouest de l’Australie à 9h14 (heure française) en un temps canon : 28 jours, 20 heures et 12 minutes. Le précédent temps de référence, établi il y a quatre ans par François Gabart, est pulvérisé de plus de 5 jours et 14 heures ! Cinq heures plus tard, à 14h30, Thomson a à son tour franchi le deuxième grand cap emblématique du Vendée Globe.
Armel Le Cléac’h a franchi la longitude du cap Leeuwin après 28 jours, 20 heures et 12 minutes de mer, avec 5 jours, 14 heures et 16 minutes sur le précédent temps de référence (François Gabart en 2012). Alex Thomson a passé le cap Leeuwin 5 heures et 16 minutes après Armel Le Cléac’h. L’avance du Britannique sur le temps de Gabart est donc de 5 jours et 9 heures