Sur des images saisissantes diffusées mercredi après-midi par la marine italienne, on voit clairement la séquence de ce chavirage, provoqué comme souvent par le déplacement massif des passagers d’un bord sur l’autre.
Sur l’une de ces photos, le navire, qui ressemble à un vieux chalutier en bois, commence à s’incliner, et certains de ses infortunés passagers, qui n’étaient pas tous en possession d’un gilet de sauvetage, se jettent alors à l’eau.
Le bateau prend ensuite de plus en plus de gîte et finit par se retourner complètement, jetant à la mer des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. Certains essaient de se raccrocher à la coque, voire de grimper dessus, selon les photos diffusées par la Marine.
Les secours ont pu intervenir immédiatement et récupérer 550 de ces migrants, mais cinq d’entre eux n’ont pas survécu, selon la Marine italienne, qui coordonne les opérations de secours dans cette partie de la Méditerranée.
Dans un premier communiqué, publié quelques heures plus tôt, la Marine avait évoqué sept corps récupérés et environ 500 personnes secourues.
C’est un patrouilleur italien, le Bettica, qui a repéré dans la matinée l’embarcation de ces migrants, dont la nationalité n’a pas été précisée.
Le Bettica s’est immédiatement rendu sur place et à son approche, comme cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises dans le passé, les migrants se sont précipités sur l’un des bords de leur embarcation de fortune, provoquant le naufrage.
Le navire italien s’est alors approché au plus près du bateau, et a lancé des canots de sauvetage, ainsi que des gilets, aux personnes tombées à l’eau, tandis que la frégate Bergamini, également sur place, a envoyé son hélicoptère et des moyens navals pour leur porter secours.
Dans un tweet daté de la fin de l’après-midi, la Marine militaire a précisé que le Bettica avait ensuite participé au sauvetage d’un autre groupe de migrants, 108 au total, dont l’embarcation se trouvait également en difficultés.
Selon les derniers chiffres du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), arrêtés au 22 mai, combinés à ceux des secours italiens, quelque 40.000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis le début de l’année.
Sur la même période, 1.370 migrants et réfugiés ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée, soit 24% de moins qu’à la même période l’an dernier (1.792), a précisé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Lors des dernières 48 heures, quelque 5.600 personnes ont été secourues au large de la Libye, ont annoncé mardi les garde-côtes italiens.