Pêche: 14 bateaux, dont deux chinois, pris en infraction en Afrique de l’Ouest

Ces deux navires, appartenant à la même société, selon le ministre, font partie des 14 bateaux de pêche surpris en infraction à la réglementation lors d’une opération conjointe menée du 28 août au 1er septembre dans les eaux gambiennes, sénégalaises, guinéennes et bissau-guinéennes, selon des communiqués officiels.

L’opération a été conduite par la Commission sous-régionale des pêches (CSRP), dont ces quatre pays sont membres. Menée avec le soutien de l’Union européenne (UE) et de la Banque mondiale, elle a permis de contrôler plus de 80 bateaux de pêche, ont souligné la CSRP et l’UE dans des communiqués distincts.

Elle a couvert la totalité de « la zone maritime de la frontière nord de la Gambie à la frontière sud de la Guinée, englobant ainsi les zones économiques exclusives (ZEE) de la Gambie, de la Guinée-Bissau, de la Guinée et la partie Sud de la ZEE du Sénégal », a précisé la CSRP.

Les deux navires chinois ont été surpris dans la ZEE de la Guinée par le patrouilleur sénégalais Kédougou, intervenant en appui de vedettes guinéennes, mais seul l’un d’entre eux a pu être arraisonné, selon la même source.

« Le navire chinois Chang Yuan Yu 6, qui a été identifié, a été escorté jusqu’au port de Conakry et mis en état d’arrestation », a indiqué le ministre guinéen.

Compte tenu de la gravité de l’infraction, à savoir la « pêche non autorisée dans notre zone économique sans licence préalable », la commission d’arraisonnement a condamné le bateau au « maximum de la pénalité » de 500.000 à un million d’euros d’amende, a ajouté M. Loua.

« Nous avons déjà signifié à l’armateur qu’il doit payer un million d’euros non négociables », a-t-il dit, précisant que l’équipage avait été remis en liberté.

En outre, les engins de pêche et les captures du navire ont été saisis.

Quant au second navire, en fuite, mais identifié comme le Lu Jiao Nan Yuan Yu 102, il a été frappé de la même amende, doublée en raison de la circonstance aggravante de « défaut de présentation », soit deux millions d’euros, a souligné le ministre guinéen.

La société de pêche propriétaire « travaille avec une licence de la Guinée-Bissau, nous avons donc écrit au gouvernement de ce pays frère, qui est en train de prendre des dispositions pour arraisonner le second bateau et l’acheminer vers le port de Conakry », a poursuivi M. Loua.

Un responsable de la marine guinéenne a affirmé sous le couvert de l’anonymat que ces deux bateaux « travaillaient sous une fausse licence de la Guinée-Bissau qui ne se sent pas concernée » par leurs agissements.

Selon le commissaire européen à la Pêche Karmenu Vella, cité dans le communiqué de l’UE, « la coopération régionale est essentielle pour lutter contre les réseaux sophistiqués qui se cachent derrière la pêche INN » (illicite, non déclarée et non réglementée).

Il a jugé « très encourageant de voir les pays d’Afrique de l’Ouest être pionniers dans cette approche », disant espérer « que de nouvelles campagnes de ce type pourront avoir lieu ».

Dans une enquête publiée en 2015, l’ONG Greenpeace a accusé des flottes chinoises de pêche illégale à grande échelle au large de l’Afrique de l’Ouest, faisant état de 114 cas identifiés en huit ans impliquant des bateaux chinois dans les eaux de Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal et Sierra Leone.

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