« C’est irresponsable et, entre nous, cela ne montre pas (les qualités) de dirigeant et de fermeté que l’on souhaite dans un président », a souligné M. Obama, lors d’une conférence de presse commune à Washington avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi. « Donc je conseillerais à M. Trump d’arrêter de pleurnicher et d’essayer de défendre ses opinions pour obtenir des suffrages. »
Lors d’un meeting lundi soir à Green Bay (Wisconsin, nord), Donald Trump a réitéré ses propos selon lesquels « la fraude est très, très banale ». « Les gens qui sont morts il y a dix ans votent encore, les immigrants clandestins votent », a-t-il tonné.
Une affirmation sans preuve, contredite par les experts et par certains élus républicains très mal à l’aise.
Soulignant que les élections étaient organisées par les autorités locales et donc parfois par des républicains comme dans l’Etat-clé de Floride, M. Obama a relevé que « si quand les choses tournent mal pour vous et que vous commencez à perdre vous en rejeter le blâme sur autrui, alors vous n’avez pas ce qu’il faut pour faire ce boulot ».
« Personne de sérieux ne peut suggérer que d’une quelconque façon vous pouvez (…) même truquer les élections américaines », a poursuivi M. Obama.
« Une façon d’affaiblir l’Amérique et de la rendre moins grande est de commencer à trahir (les) traditions fondamentales de l’Amérique qui ont été bipartisanes et qui ont aidé à maintenir la démocratie depuis plus de deux siècles », a-t-il ajouté, évoquant le slogan de campagne du républicain « Rendre à l’Amérique sa grandeur ».
Le président américain a également critiqué le milliardaire pour ses commentaires élogieux envers le président russe Vladimir Poutine, les qualifiant de « sans précédent » et « décalés » par rapport au sentiment de son propre parti.
« La flatterie persistante de M. Trump envers M. Poutine et la manière dont il semble calquer nombre de ses politiques sur celles de M. Poutine, est sans précédent dans la politique américaine », a tancé M. Obama, qui doit quitter la Maison Blanche le 20 janvier.
M. Trump a affiché à plusieurs reprises sa sympathie envers la Russie et loué avec force et insistance les qualités de dirigeant du président russe, très critiqué par la communauté internationale pour ses positions sur l’Ukraine et la Syrie.
Les relations bilatérales entre Moscou et Washington sont également particulièrement tendues. Les autorités américaines ont ouvertement accusé début octobre Moscou d’essayer d’interférer, grâce à des piratages informatiques, dans le processus électoral américain.