« De la même manière qu’ils mènent des vols à long rayon d’action qui viennent longer nos côtes et dire: +Nous sommes là, nous sommes une puissance européenne, et mondiale+, ils font la même chose sous la mer », a-t-il précisé, lors d’une rencontre avec des journalistes.
Dans un discours le 24 novembre, devant le Forum DGA Innovation, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait indiqué que « les incursions dans le golfe de Gascogne de sous-marins russes mettent au défi nos capacités de patrouille maritime ».
« En matière de lutte anti sous-marine, la France a un niveau exceptionnel », a assuré l’amiral Prazuck. « Les performances des Frégates multi-missions (FREMM) sont exceptionnelles, et nous donnent un avantage face à la prolifération de sous-marins. Nous avons absolument besoin de ces systèmes. »
Ces capacités permettent de surveiller certaines zones précises, comme par exemple les abords du groupe aéro-naval comprenant le porte-avions Charles-de-Gaulle quand il est déployé, mais il n’est pas possible de surveiller en permanence l’ensemble des côtes françaises et des lieux stratégiques, a expliqué l’amiral.
« Interdire à un sous-marin d’approcher à proximité d’un porte-avion, nettoyer une zone, être sûr que dans une zone il n’y aura personne ou que si quelqu’un rentre dans une zone on l’aura détecté, on peut l’obtenir », a-t-il dit. « Mais assurer qu’on entendra tout ce qui se passe de la Patagonie au Groenland, ça on ne peut pas. »
« Il y a une puissance navale russe qui se développe de façon manifeste », a-t-il ajouté. « Ils ont des sous-marins extrêmement performants. Ils ont des modèles Kilo en mer Noire, une demi-douzaine, et dans l’Atlantique ils ont des SNA (sous-marins nucléaires d’attaque), qui sont très performants. »
« Ce sont des capacités militaires de tout premier plan, qu’ils emploient toujours de manière très réfléchie et contrastée : il y a des domaines dans lesquels ils sont puissants et où ils peuvent avoir des postures un peu compétitives », a précisé l’officier.