Pékin revendique la majeure partie de la mer de Chine méridionale, mais des nations riveraines (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) ont des prétentions rivales et contrôlent chacune plusieurs îlots de cette vaste zone.
Pour affirmer sa souveraineté, la Chine, comme d’autres pays voisins, mène des travaux de « remblaiement » pour agrandir des îlots qu’elle contrôle. Elle y construit ensuite des ports, des phares, des pistes d’atterrissage et des infrastructures militaires, selon Washington et des experts militaires.
« Nous allons devoir envoyer un signal clair à la Chine, pour lui signifier que les constructions sur les îles (contestées) doivent cesser, et que (son) accès à ces îles ne sera plus permis », a lancé mercredi Rex Tillerson lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, qui doit valider sa nomination.
S’il met ses menaces à exécution, « cela pourrait paver la voie à une confrontation dévastatrice entre la Chine et les Etats-Unis », s’est alarmé vendredi le quotidien officiel China Daily.
L’administration du président Barack Obama a envoyé à plusieurs reprises ses navires de guerre croiser près d’îlots contrôlés par Pékin. Mais n’a jamais plaidé pour le blocus suggéré par M. Tillerson.
« Sauf si Washington entend mener une guerre à grande échelle en mer de Chine méridionale, toute autre démarche visant à empêcher l’accès chinois aux îles serait insensée », a jugé le journal Global Times dans un éditorial.
« Si l’équipe diplomatique de Trump définit la future relation sino-américaine telle qu’elle le fait actuellement, les deux côtés ont intérêt à se préparer à un affrontement militaire », a-t-il souligné.
La réaction officielle de Pékin avait été modérée jeudi: « La situation en mer de Chine méridionale s’est apaisée. Nous espérons que les pays extérieurs à la région pourront respecter le consensus que (cet apaisement) est dans l’intérêt fondamental du monde entier », avait noté Lu Kang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.