Images crues à l’appui, un documentaire diffusé mardi soir par la radiotélévision publique NRK affirme que plus de 90% des petits rorquals (ou baleines de Minke) tués chaque année dans les eaux norvégiennes sont des femelles et que « presque toutes » sont gravides.
« La chasse à la baleine n’en est que plus inacceptable », a réagi le leader de Greenpeace Norvège, Truls Gulowsen. « A la fois parce que c’est contraire à une interdiction internationale mais aussi parce que (…) c’est indéfendable du point de vue du bien-être animal de chasser des animaux à un stade avancé de leur grossesse », a-t-il dit à l’AFP.
Ne s’estimant pas tenue par le moratoire international de 1986, auquel elle a formellement objecté, la Norvège est, avec l’Islande, le seul pays au monde à autoriser la chasse commerciale à la baleine. Le Japon pratique aussi la chasse mais officiellement à des fins scientifiques, même si une grande partie de la viande est ensuite écoulée sur le marché.
Oslo, qui juge leur population viable, a autorisé cette année le harponnage de 999 cétacés, soit 199 de plus que le quota accordé en 2016.
« C’est horrible d’apprendre qu’un taux aussi élevé de baleines tuées en Norvège sont des femelles gravides », a aussi déploré l’ONG suisse OceanCare. « Les chasseurs de baleines ne tuent pas seulement des baleines existantes mais aussi la génération suivante », a-t-elle souligné dans un communiqué.
Chasseurs et experts n’y voient, eux, pas un problème.
« De nombreux animaux d’abattage sont envoyés à l’abattoir alors qu’ils sont en gestation », affirme dans le documentaire Egil Ole Øen, un vétérinaire spécialiste de la chasse à la baleine.
« Nous avons une approche professionnelle et on ne réfléchit donc pas à ça », fait valoir Dag Myklebust, capitaine et harponneur du baleinier Kato. Le fait qu’elles soient gravides « est un signe de bonne santé », ajoute-t-il devant la caméra de NRK.