Dans un communiqué diffusé mercredi et relayé par l’agence officielle MAP, le secrétariat d’État chargé du développement durable a affirmé qu’une équipe de la police de l’environnement a été dépêchée sur les lieux pour « s’enquérir de la situation ».
Les « investigations » ont confirmé « la présence de tâches noires sur une superficie de plus de 4000 m³ », sur une plage à Mohammedia, entre Casablanca et Rabat.
Cette petite ville balnéaire, particulièrement prisée par les touristes locaux et les Marocains résidant à l’étranger durant l’été pour ses nombreuses plages et son poisson, abrite toutefois l’une des plus importantes zones industrielles du pays.
Des prélèvements d’échantillons ont été effectuées pour « déterminer la nature et la composition de la matière noire mélangée avec le sable », tandis qu’une enquête sur la centrale thermique et ses alentours a été ouverte, d’après le communiqué.
La centrale thermique soupçonnée d’être à l’origine du rejet est exploitée par l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE), un établissement public marocain.
L’affaire a pris de l’ampleur après la diffusion sur internet de vidéos de la pollution, donnant lieu à plusieurs articles dans la presse locale.
En réponse notamment à une enquête de l’hebdomadaire francophone TelQuel, l’ONEE a affirmé que « la centrale n’a jamais rejeté de poussières noires ou de cendres à la mer depuis la rénovation de ses tranches fonctionnant au charbon en 2009 », précisant qu’il s’agissait de « matériaux qui ont été charriés par la mer ».
Les habitants de Mohammedia manifestent régulièrement contre la pollution de leur ville, autrefois surnommée « ville des fleurs », et dénoncent -à coups de vidéos sur internet- la pollution atmosphérique, en particulier les couches de poussière noire sur leurs terrasses.
Selon un étude officielle récente, « la pollution de l’air (dans la ville) a des impacts significatifs sur la santé en particulier des populations vulnérables tels que les enfants asthmatiques ».