Si la France hexagonale et ultramarine est une des plus importantes zones de pêche du monde, « elle importe 86% de ses produits aquatiques », indique le CESE, qui rappelle que la consommation mondiale « a explosé ces 50 dernières années, passant de 10 à 19 kg par an et par habitant », avec dans le même temps une stagnation de la pêche en raison de l’épuisement des ressources.
L’aquaculture « est un secteur économique et alimentaire stratégique », à la fois pour « réduire la dépendance » française aux importations et pour « pérenniser et développer les emplois », estime le Conseil.
En dépit de l’écart entre la production et la consommation de produits aquatiques en France et du déficit commercial « en constante augmentation » généré par la pêche et l’aquaculture (3,7 milliards d’euros en 2015, selon le Cese), l’aquaculture « offre des emplois hautement qualifiés et non délocalisables »: 18.400 emplois directs dans 3.377 entreprises aquacoles en 2014.
L’aquaculture française, « actuellement en grande difficulté, mérite un sursaut nécessaire en termes de portage politique, de gouvernance, de recherche et d’appui scientifique et de développement », estime le Cese.
Sur les 20 dernières années, « aucun nouveau site de pisciculture marine n’a été créé » en France, souligne le rapport en relevant que la France exporte néanmoins 100 millions d’alevins par an, « essentiellement à des Etats-membres » de l’Union européenne, qui en « captent la valeur ajoutée ».
Le Cese dresse une liste de 51 préconisations: l’instance propose en premier lieu « que la recherche s’intensifie sur l’alimentation des animaux d’élevage en l’adaptant aux différentes espèces, afin de continuer à réduire la part des farines et huiles de poissons tout en relocalisant les sources d’alimentation par territoire ».
Le Cese propose aussi de « réorienter les subventions à l’hectare de la PAC en faveur des pratiques agroécologiques et de réduire drastiquement l’utilisation de produits phytosanitaires », à l’impact négatif sur les écosystèmes aquatiques.
Alors que certaines études montrent que les consommateurs souhaitent des produits d’origine française, l’instance recommande « de rendre obligatoire un étiquetage indiquant l’origine des produits aquatiques vendus frais ou intégrés dans les plats cuisinés ».
Le CESE propose aussi de soutenir les créations, les transmissions et le développement des entreprises aquacoles, « en instituant un fonds de garantie aquacole ».