« Je ne pourrais jamais réaliser quelque chose de plus grand dans toute ma carrière. Je me suis retrouvé sur une eau entre 0 et 3 degrés en permanence. Tout est précaire. La moindre erreur et c’est la sanction immédiate, la mort est proche. C’est la première fois que je navigue avec la peur au ventre. Je n’ai jamais eu peur avant ce défi et là, ça ne m’est pas arrivé une fois mais 25 fois », a dit à l’AFP Yvan Bourgnon, soulagé d’avoir posé le pied sur terre, à Nuuk.
Le navigateur suisse de 46 ans est parti le 13 juillet de Nome (Alaska) pour rejoindre Nuuk (Groenland) via le passage nord-ouest où aucun petit voilier barré en solitaire n’avait encore jamais réussi à passer.
Yvan Bourgnon a slalomé entre les gros morceaux de glace pour se frayer un chemin, avec le danger permanent de chavirer. Il est resté coincé entre les glaces durant 18 jours avant de réussir à passer.
Bourgnon a été accueilli à Nuuk par son épouse Géraldine et leur jeune fils, Tao, né quelques jours avant le départ de Bourgnon pour son défi.
Le navigateur, parti sur ce défi pour interpeller sur le réchauffement climatique et observer la pollution des plastiques à la surface de l’océan, a raconté avoir perdu 10 kilos, faute de nourriture. « Mes mains sont dans un sale état et je suis inquiet pour mes pieds, je ne sens plus la moitié de mes pieds ».
« Ce défi n’était pas raisonnable, je le reconnais. Tempête, mauvais temps, retard… C’était de la folie », a-t-il indiqué.