Cet accord signé à Damas le 18 janvier par la Russie et la Syrie et devant être ratifié la semaine prochaine par les sénateurs russes marque la volonté de la Russie de maintenir sur le long terme une présence militaire en Syrie malgré l’annonce récente d’un retrait partiel.
Le gouvernement syrien y « donne son accord à la Fédération de Russie pour l’agrandissement de ses installations portuaires, ainsi qu’à la modernisation des infrastructures » du port de Tartous.
Il règlemente aussi l’entrée des navires militaires russes dans la mer territoriale, dans les eaux et ports syriens. Jusqu’à 11 navires russes peuvent être amarrés simultanément à cette base portuaire, selon l’accord.
L’accord a été conclu pour une durée de 49 ans, suivie d’une prolongation automatique tous les 25 ans, sauf désaccord entre les parties.
Déclenchée le 30 septembre 2015, l’intervention militaire russe en Syrie en soutien aux forces du président Bachar al-Assad a changé la donne en permettant notamment aux forces gouvernementales de ravir à l’EI la cité antique de Palmyre et de chasser les rebelles de leur bastion d’Alep.
Le président Vladimir Poutine a ordonné début décembre le retrait d’une « partie significative » du contingent militaire russe en Syrie, quelques jours après l’annonce par Moscou de la « libération totale » de ce pays de l’emprise du groupe Etat islamique (EI).
Il a toutefois précisé que la base aérienne russe de Hmeimim, en Syrie, ainsi que la base navale de Tartous resteraient opérationnelles.
« La Russie pourra utiliser gratuitement les infrastructures du port de Tartous, parmi lesquelles des postes d’amarrage à quai et des entrepôts », a souligné un des vice-ministres russes de la Défense, Nikolaï Pankov, présentant le document devant les députés peu avant le vote.
Cet accord permettra à la Russie d’agrandir le territoire de sa base à Tartous jusqu’à 24 hectares, a-t-il précisé.
En octobre 2016, l’armée russe avait déjà annoncé son intention de transformer ses installations portuaires à Tartous en « base navale russe permanente ».