Dans un communiqué, le groupe industriel a précisé mercredi qu’il conserverait ses activités marines dédiées à la défense ainsi que ses moteurs pour navire, mais qu’il lançait « un passage en revue stratégique » du reste de ses activités marines, qui pourraient être vendues. Ces activités concernent notamment la fourniture d’équipements et de services à l’industrie pétrolière et gazière et à la marine marchande.
La division marine de Rolls-Royce, qui a fait l’objet d’une sévère restructuration depuis 2015 avec le suppression de 30% de ses effectifs, à 4.200 personnes, va disparaître en tant que telle, et les activités conservées par le groupe seront déplacées au sein du pôle défense.
En 2016, cette division marine avait au total réalisé un chiffre d’affaires de 1,114 milliard de livres (1,250 milliard d’euros) et subi une perte d’exploitation de 27 millions de livres (30 millions d’euros). Les activités civiles de cette division, concernées par l’éventuelle cession, ont représenté les trois-quarts de ce chiffre d’affaires et l’intégralité des pertes.
« Les équipes ont répondu admirablement aux difficultés conjoncturelles du marché du pétrole et du gaz en réduisant les coûts », a noté le directeur général du groupe, Warren East. « En même temps, nous avons bâti une position de leader dans le renseignement maritime et les navires autonomes, aussi considérons-nous logiques de nous demander si l’avenir de cette activité ne serait pas mieux assuré avec un nouveau propriétaire », a-t-il ajouté.
Rolls-Royce a souligné que, malgré une reprise des cours du pétrole ces derniers mois, cette activité marine continuait de souffrir d’une faible demande pour les produits et services de la part de l’industrie du pétrole et du gaz offshore.
Outre la division marine qui va être vendue ou absorbée par le pôle défense, la division nucléaire sera scindée, entre les activités civiles qui seront intégrées au sein du pôle des systèmes de propulsion et d’énergie, et le pôle défense en ce qui concerne la propulsion de sous-marins nucléaires.
Le pôle aéronautique de fabrication et d’entretien des moteurs d’avion constituera le troisième pôle de Rolls-Royce en vertu de cette nouvelle organisation. Il s’agit de sa principale branche qui comprend notamment la fabrication de moteurs de la famille Trent pour Airbus et Boeing.
Le groupe, fort de 50.000 salariés dans le monde, a précisé que ces changements organisationnels seraient réalisés dès le premier trimestre 2018.
– Cession en Allemagne ? –
Les investisseurs réagissaient bien à ces annonces et l’action Rolls-Royce bondissait de 5,90% à 904,00 pence vers 15H30 GMT à la Bourse de Londres.
Lundi, Rolls-Royce avait annoncé qu’il envisageait de vendre sa filiale allemande L’Orange, spécialisée dans les pièces pour moteur diesel et qui pourrait être valorisée selon la presse 700 millions de dollars (571 millions d’euros).
Le groupe cherche ainsi à céder des activités qui lui semblent pas stratégiques ou moins rentables afin de se concentrer sur ses domaines plus profitables.
Depuis l’arrivée de M. East aux commandes en 2015, le patron a lancé une vaste réforme du groupe qui passe par la simplification de sa structure de direction ou encore des économies drastiques, qui comprennent des milliers de suppressions d’emplois dans le monde – non seulement dans la division marine mais aussi dans les activités aéronautiques.
Sur le plan opérationnel, la rentabilité du groupe s’est améliorée dans la défense, ainsi que dans l’aéronautique civile.
Pour 2017, Rolls-Royce s’attend à une faible hausse de son chiffre d’affaires à taux de change constant. Il doit publier ses résultats annuels le 7 mars.
pn/jbo/az
ROLLS-ROYCE HOLDINGS
LONDON STOCK EXCHANGE GROUP PLC